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Aïki Gasshuku 2024
Campus Sport Bretagne de Dinard, 17 au 20 Mai 2024
La forge précède le polissage
(Et il n’y a pas de raccourcis …)
Compte rendu rédigé par Mathieu
Photos saisies par Mathias
Arrivée …
Usine marémotrice de la Rance, un vendredi soir, entre averses et éclaircies, nous y sommes ! Si l’évocation de ce stage interne hors-les-murs remonte maintenant à plusieurs mois, et si l’approche de la date le rend de plus en plus palpable, c’est bien le passage de ce barrage, situé dans l’estuaire de la Rance entre les communes de La Richardais et de Saint-Malo, qui nous plonge définitivement dans l’ambiance du gasshuku.
Les 17 arrivants du vendredi soir (10 autres participants nous retrouverons le samedi midi) se retrouvent avec plaisir par partager le premier repas du séjour, avant de rejoindre le dojo en vue d’y installer le kamiza, et d’admirer les tatamis flambant neufs (l’odeur résiduelle en témoigne) !
Cette toute première soirée se termine par une balade digestive sur le chemin des contrebandiers, sous le flot quasi-ininterrompu des blagues de Jeanne et Hugo. En fin de balade, certains bifurquent sur une autre voie que celle du retour à la résidence, manifestement à la recherche d’un humidifiant pour gosier sec, et n’y voyez là aucun lien de cause à effet avec les blagues de nos plus jeunes participants
Il est alors temps d’aller se coucher avant d’attaquer une nouvelle journée, organisée selon un rythme maintenant bien établi de 4+1 sessions de pratique, entrecoupées des repas pris en commun, le tout sur la base d’une organisation toujours sans faille de notre secrétaire Thierry !
Yoake Geiko Asa Geiko Iaido
(cours du petit matin) (cours du matin) (ou balade, sieste …)
Gogo Geiko Sanpo / K-a Geiko
(cours de l’après-midi) (pratique du soir)
Yoake Geiko (6h00-7h30)
Lorsque le réveil sonne vers 5h30 du matin, qui plus est un week-end, il faut avouer que le premier ressenti n’est pas l’euphorie du démarrage d’une journée consacrée à l’aïkido. Cet état mental fait toutefois rapidement place au plaisir de retrouver le groupe pour une mise en éveil progressive et collective.
La voix calme et posée de Hubert nous accompagne pour la traditionnelle session de médiation zazen, dont la durée augmente avec les jours pour atteindre environ 20’ le lundi matin. Cette séance est précédée d’un exercice de respirations "forcées“ suivies d’apnées, et conclue par kinhin, méditation en marche (très) lente.
Didier prend ensuite la main pour des exercices "énergétiques". La mise entre guillemets du terme ne signifie nullement qu’il y ait un doute quant à l’utilisation du terme, c’est bien de cela dont il s’agit. La compréhension de ce qui se cache derrière le mot, en lien avec les exercices proposés, est cependant bien plus complexe qu’il n’y parait, et nécessitera bien des années de pratique avant de commencer à en percevoir le sens. L’effet immédiat sur la souplesse articulaire ne fait toutefois aucun doute, et c’est déjà un grand pas pour une mise en condition préparatoire à la journée qui nous attend. Il est à noter que ces exercices étaient régulièrement pratiqués par Maître Tamura au début de ses cours / stages.
Cela commence par l’exécution des 8 pièces de brocart – Ba Duan Jin en version originale – dont l’origine temporelle, la Chine en étant le pays source, reste indéterminée. L’une d’entre elle est attribuée au General Yue Fei (12e siècle de notre ère), dont l’objectif était de fortifier les hommes de son armée. Vient ensuite la pratique de Ame no Tori Fune – autrement appelé le mouvement du rameur – chacune des trois phases du mouvement étant entrecoupée par Furitama, mouvements vibratoires exécutés avec les mains jointes face au seïka-tanden. Chaque séance se termine par Kokyu Ho, sur différentes saisies telles que gyaku hanmi katate dori, morotedori ou ryotedori, ou par tai no henka.
La nature ayant le dernier mot, et le pratiquant devant s’adapter aux circonstances du moment (y compris à un ascenseur récalcitrant, nécessitant la présence de réceptionnistes extérieurs pour récupérer les occupants piégés …), l’organisation de cette première session matinale s’est toutefois vue modifiée le dimanche matin. Pour les raisons qui seront précisées dans la partie consacrée à la pratique de l’après-midi, gogo geiko, la séance du dimanche matin s’est effectuée en extérieur, avec notamment pour conséquence le report de la médiation zazen au début du cours du dimanche après-midi. Les exercices énergétiques habituellement pratiqués à main nue ont par ailleurs fait place à la pratique au bokken. Après quelques suburi, l’essentiel de la séance fut consacré à Ki Musubi no Tachi, pour se finir de nouveau avec des suburi, mais cette fois-ci pratiqués à deux, en position kiba-dachi.
Arrivés sous un ciel gris ce dimanche matin, le soleil a rapidement fait son apparition pour le plus grand bonheur du groupe. D’aucuns pourraient écrire que là où l’Aïki-Dojo Monts passe, les nuages s’effacent, mais restons à notre place et profitons d’une parfaite lumière (référence bibliographique pour qui souhaite lire un grand classique en lien avec notre pratique), pour permettre à notre photographe officiel d’exercer l’une de ses passions en fin de séance.
Pendant ce temps, un courageux parmi les pratiquants, Syméon en l’occurrence, en profite pour se mettre à l’eau en cette heure matinale (désolé nous n’avons pas de photos pour preuve à l’appui, mais de nombreux témoins de confiance .
Attendu par bon nombre d’entre-nous, le petit-déjeuner ponctue systématiquement cette séance du petit matin. Et, au regard de la grande affluence (à tout point de vue, certaines volleyeuses de l’équipe de France, en partie présente à Dinard, avoisinant les 2m), il est préférable de passer dans les premiers, d’autant plus que seul un distributeur sur deux est fonctionnel … mais nous avons des tatamis neufs !-)
Asa Geiko (9h00-11h30)
Le petit-déjeuner pris, la seconde session du jour peux démarrer. La préparation sur samedi matin est assurée par Florent, notre force tranquille portant un désir altruiste de transmission, la discrétion étant à l’ordre du jour. Que ce soit dans les déplacements ou au cours des chutes, le niveau sonore est en effet au plus bas, tout comme lors du passage de rares consignes, ce qui semble poser un problème à quelques anciens à l’ouïe déclinante.
Dans la continuité des exercices respiratoires du petit matin, la pierre virtuelle tombant plus vite dans le seika-tanden en application aïkido, Didier prend ensuite le relai en proposant différentes formes de kokyu ho en tachiwaza. Que ce soit sur gyakuhanmi katate dori, morote dori ou aihanmi katate dori, l’objectif est de forger notre corps et notre esprit en vue d’intégrer, par la pratique, les principes fondamentaux de notre discipline. Ces exercices sont alors mis en application avec ikkyo comme base de travail, sur attaques ryote dori et chudan tsuki, cette dernière étant exécutée d’abord à mains nues puis avec un tanto. Hijikime osae se substitue finalement à ikkyo pour conclure la séance du samedi matin.
Le dimanche matin ne verra pas les pratiquants suivre la préparation habituelle pour les raisons évoquées précédemment et précisées plus avant. C’est donc, également dans la continuité des exercices du petit matin, sur la plage et toujours sous un soleil agréable, que se déroule la séance menée par Didier le dimanche matin, en conservant le bokken comme support de pratique. La pratique des armes en aïkido ne se dissocie en rien de la pratique à mains nues, au contraire, elle agit comme guide à l’intégration par le corps des principes fondamentaux, ou comme révélateur implacable lorsque ces derniers sont en cours d’acquisition. La séance démarre par le 3e kumitachi, mais face à la difficulté que rencontrent les pratiquants à exécuter correctement les coupes, Didier revient à un travail sur la base de suburi. Ces derniers sont effectués selon 2 et 4 directions, d’abord en solo puis face à 4 partenaires. Le travail à deux reprend alors avec le 1er kumitachi, pour se poursuivre avec le 4e et se terminer avec le 2nd kumitachi.
Cette séance du dimanche matin est émaillée de quelques faits notables, à commencer par le passage de ce qui semble être un marsouin (ou un dauphin) le long de la côte, et qui provoque une interruption immédiate de la pratique par l’ensemble des participants.
Faisant suite à des signaux sonores proches du "waouf“ typique de notre président, dont l’animal totem est le Saint-Bernard (qu’il n’est du reste pas le seul à partager mais nous y reviendrons plus tard), d’autres mammifères présents dans la mer attirent notre attention. Il s’agit en fait d’homo sapiens pratiquant le long-côte, discipline aux multiples bienfaits, et donc hautement recommandée.
Un second animal totem semble également s’être révélé à un pratiquant lors de sa pratique des suburi selon 2 directions, les traces laissées sur le sable (b), différentes de la normale (a) et probablement en lien avec une hanche défectueuse, ne laissant que peu de doute quant à sa nature.
Cette séance du dimanche matin s’est achevée non pas avec des paillettes dorées plein les yeux mais sur les pieds, et par la traditionnelle photo de groupe, prise en extérieur avec l’aide de passants, curieux d’en connaître un peu plus sur l’aïkido. Et Syméon a de nouveau succombé à l’appel de la mer, pour son deuxième bain de la matinée.
La séance du lundi matin, effectuée au dojo, est toujours particulière. C’est notamment à cette occasion que le Saint-Bernard s’est révélé comme animal totem d’un second pratiquant. Fatigué par 2 jours de pratique démarrant dès 6h du matin, notre jeune ami Hugo eut une grosse panne de réveil ce lundi matin, nécessitant d’utiliser un passe pour ouvrir sa chambre au retour de la séance du petit matin. Après avoir tiré Hugo d’un profond sommeil avec l’aide de Mathias, Baptiste s’est en effet occupé de ranger ses affaires (les chambres du 3e étage devant être libérées avant la pratique de 9h le lundi matin) afin qu’il ait le temps de prendre un petit-déjeuner en mode express.
Mais la particularité de cette séance tient surtout dans le fait qu’elle clôture le stage et offre généralement l’occasion aux participants de poser des questions à Didier, qui vont au-delà des aspects techniques.
Elle démarre néanmoins par une préparation assurée par Mathias, fervent adepte du gainage, un corps sain et robuste étant à l’ordre du jour. Et ne vous avisez pas de faire n’importe quoi dans votre pratique, notamment à genou, ou le médecin fédéral de la FFAB qu’il est vous rappellera (gentiment … waouf !-) à l’ordre.
Didier assure ensuite la dernière partie de ce stage en reprenant un travail sur kokyu ho en tachiwaza, en commençant sur saisie ryote dori, avec base yonkyo pour l’exécution de la technique. Le travail se poursuit sur ushiro ryote dori. A cette occasion, Didier démontre avec Baptiste que lorsque les fondamentaux sont respectés, le petit doigt suffit à rompre l’équilibre de uke. Mais mon petit doigt me dit que si nous n’utilisons que le petit doigt, il y a fort peu de chance que cela soit efficace. Ce travail kokyu ho sur ushiro ryote dori met par ailleurs en avant un travers observé sur la plupart des participants, pour ne pas dire tous, et qui serait digne du cormoran en tant qu’animal totem : les bras restent beaucoup trop écartés pendant l’exécution de la technique, notamment en fin de cette dernière, ce qui nuit à la prise de centre de uke (à méditer).
Au-delà de ces précisions techniques, Didier profite de cette dernière session du lundi matin pour mettre en cohérence tout le travail effectué depuis deux jours et demi, que ce soit lors des séances de méditation, lors des exercices respiratoires, pendant la pratique à mains nues ou avec armes, ou lors des séances de iaïdo, avec les principes fondamentaux de notre discipline. Les techniques ne sont pas une fin en soi. Exécutées différemment d’une personne à l’autre, de part une identité qui lui est propre, elles ne sont que le moyen pour forger notre corps et notre esprit, tout autant qu’elles sont le révélateur de la progression sur le chemin de l’acquisition et de la compréhension des fondations de l’aïkido. Et pour montrer que cela va bien au-delà de la pratique sur un tatami, Didier propose un exercice de marche à quelques pratiquants, signifiant ainsi que pratiquer l’aïkido peut se faire au travers de gestes du quotidien aussi élémentaires que le fait de marcher.
Une pause est alors effectuée dans la pratique afin que celles et ceux qui le souhaitent sollicitent Didier sur tout sujet en lien direct ou indirect avec l’aïkido. Ces échanges sont retranscrits en fin de document, dans la limite de la capacité mémoire du rédacteur.
Afin de se dégourdir un peu les jambes cette dernière séance s’achève en reprenant le travail kokyu ho ryote dori. Il est alors temps de ranger le dojo, après avoir applaudi Thierry pour l’organisation et la gestion irréprochable de ce 7e gasshuku.
Comme à chaque fin de matinée, il s’ensuit un passage par les douches, en privilégiant celles des chambres, tant le débit de celles du dojo est tout juste suffisant pour rincer les orteils et encore, en n’autorisant qu’une seule personne à la fois, … mais nous avons des tatamis neufs !
Tout le monde se retrouve alors pour une pause déjeuner bien méritée.
Iaïdo (14h00-15h00)
Cette session du début d’après-midi est rentrée dans les habitudes depuis l’édition 2019. Pendant que certain(e)s en profite pour faire la sieste ou se balader, les membres du dojo les plus motivés profitent du cours de Mathias pour s’initier ou se perfectionner à l’art de dégainer le sabre. La participation de la séance du samedi fut particulièrement élevée. Cela aurait pu faire l’objet d’un beau reportage photo, réalisé par Marie-Pierre, s’il n’avait pas pris l’envie au propriétaire de l’appareil, par ailleurs en charge de dispenser ce cours de iaïdo, d’effectuer un "osoji“ un peu trop poussé de la carte mémoire …
Probable effet de la fatigue qui commence progressivement à se faire sentir, la participation du dimanche fut un peu moins élevée, mais cette fois-ci les photos sont dans la boîte ! En allant faire un tour sur le site du dojo (https://www.aikikai-tours.com/photorama.php?lng=fr&tconfig=0), vous pourrez certainement ressentir l’atmosphère très particulière qui règne lors de ces sessions de iaïdo, du fait notamment de la grande concentration dont font preuve les pratiquant(e)s.
Gogo Geiko (15h00-18h00)
Lorsque le temps est au rendez-vous, et en l’occurrence ce fut le cas ce samedi, l’ambiance est toujours à une légère excitation de pouvoir pratiquer en extérieur, particulièrement pour ceux qui découvrent le gasshuku de Dinard, et ce malgré l’exigence qu’impose un travail sur un sol instable tel que le sable. Nous voilà donc partis en direction de la plage pour cette première session externe.
C’était toutefois sans compter sur quelques faits de nature à remettre en cause le programme. Le principal d’entre eux fut l’horaire de marée haute qui tombait au milieu de la séance, réduisant ainsi la surface de pratique. La clémence du temps en ce week-end de pentecôte avait par ailleurs déjà attiré un certain nombre de touristes et autres autochtones. Compte tenu de l’effectif important de notre groupe et de la nature de notre pratique à venir, les armes, il fut donc décidé de rebrousser chemin, par respect pour la tranquillité des personnes déjà présentes dans la crique, avec toutefois un léger pincement au cœur. Vous le savez maintenant à la lecture de ce qui précède, cette session en extérieur ne fut que partie remise.
De retour sur le tatami, le cours du samedi après-midi fut consacré au jo, sur la base de éléments codifiés par Maître Saïto, fruit de plus de 20 ans de pratique auprès de O’Senseï. Après avoir revu la totalité des 20 suburi, le premier et le second kumijo servent de support de travail pour le reste de la séance.
Les aléas évoqués précédemment ont également modifié le déroulé de la session du dimanche après-midi. Cette dernière a en effet démarré avec la séance zazen/kinhin, habituellement effectuée au démarrage de la journée, mais toujours assurée par Hubert.
Après une préparation effectuée par Mathieu, sous le signe de la recherche personnelle propre à chacun(e), le questionnement étant à l’ordre du jour, Didier prend de nouveau le relai pour le reste de l’après-midi.
Alors que nous démarrons la pratique de kokyu ho sur morote dori, le constat de l’absence d’un des pratiquants sans explication préalable fait toutefois naitre une légère inquiétude au sein du groupe ; pour citer Maitre Tamura, "nous sommes un seul cœur et le demeurons". Mais tout rentre dans l’ordre à la suite du message rassurant de notre médecin président, rien de grave, juste une indisposition temporaire qui se réglera au cours des heures suivantes. Le cours se poursuit avec ikkyo (premier principe …) comme fil rouge de la pratique. Exécutée sur différentes attaques – shomen uchi, yokomen uchi et aihanmi katate dori – et pour les différentes positions que sont tachiwaza, suwariwaza et hanmihandachi waza (sur katate dori), la pratique permet de mettre en lumière l’un des principes fondamentaux de l’aikido qu’est le centrage, à conserver tout au long de l’exécution.
Après une pause fraicheur rendue nécessaire par la lourdeur de l’atmosphère, la deuxième partie de la séance est consacrée à jo dori sur attaque tsuki. Nos plus jeunes padawan, Jeanne et Hugo, sont notamment sollicités par Didier pour les démonstrations, qu’ils effectuent avec aisance malgré leur jeune âge, et alors qu’il serait tout à fait compréhensible qu’ils soient impressionnés par la différence aussi bien de niveau que de gabarit !
Les cours prennent fin vers 18h, avec un passage de consignes le dimanche pour la libération des chambres du lendemain, jour de départ. Il est à noter que, contrairement aux années précédentes, les locataires du 4e étage ont droit à une dérogation pour ne libérer les chambres qu’à midi et non 10h pour les autres étages, peut-être en récompense des efforts physiques supplémentaires consentis du fait des pannes récurrentes de l’ascenseur.
Après un passage par la douche, le groupe se retrouve au réfectoire vers 18h45. Cela peut sembler (très) tôt au regard des habitudes de la plupart d’entre nous, mais c’est finalement fort apprécié après des après-midis d’effort bien remplis.
Sanpo / K-a Geiko (20h00-21h30 …)
L’avantage de diner tôt est de pouvoir profiter d’une soirée dans un cadre très agréable, surtout quand le beau temps est de la partie (hormis un épisode orageux le dimanche soir, mais suffisamment tardif pour ne pas gâcher la soirée), ce qui participe grandement au succès du gasshuku de Dinard.
Cela commence généralement par une balade sur le sentier des douaniers (GR34), pour ensuite faire une pause autour d’un verre partagé, avant de retourner vers la résidence, plus ou moins tardivement selon les affinités de chacun(e), pour une nuit bien méritée.
Une question récurrente se pose toutefois à chaque séjour. Restons-nous à Dinard ou prenons-nous la voiture pour une virée à Saint-Malo, en quête notamment de LA pâtisserie ? La question n’ayant pu être tranchée lors de cette édition 2024, le groupe s’est scindé en deux, avec une "team Saint-Malo“ et une "team Dinard", chacune ayant atteint l’objectif principal, du moins pour les plus gourmands, à savoir la dégustation d’un kouign-amann !
… Epilogue
Usine marémotrice de la Rance, dans l’autre sens, sur le chemin de retour, que le temps passe vite ! Chacune et chacun repart avec ses propres souvenirs et impressions de ces deux jours et demi intensifs, qu’ils soient clairs, diffus, voire interrogatifs. Ce qui est sûr, c’est que ce gasshuku 2024, comme ses prédécesseurs, laissera une trace durable dans l’esprit et le corps de chaque participant(e).
Forger, forger, forger … se construire un corps-esprit aïki prend du temps, beaucoup de temps, et passe par une pratique assidue, sur et en dehors de tatami. Il peut être tentant de vouloir aller directement à l’étape ultime, à savoir maitriser l’adversaire sans y mettre de force et sans heurt. Mais sauf à tomber sur un partenaire conciliant, ou à avoir atteint le niveau de O’Sensei, cela ne marche pas. Pas plus que la complaisance, la force brute ne sera une réponse appropriée, en ce sens qu’elle ne fera qu’entretenir un climat de tensions réciproques et ne permettra donc pas une résolution du conflit au bénéfice de l’ensemble des parties. Il faut donc pratiquer sans relâche, sans se mentir à soi-même ni chercher des excuses dans de présupposées mauvaises façons de faire de "l’autre". Une piste de réflexion, parmi beaucoup d’autres proposées par Didier, en guise de conclusion : éviter de mettre le corps en mode "tonneau des danaïdes“ sur le plan énergétique …
Merci à toutes et tous, à commencer par Didier pour son engagement inébranlable dans la transmission d’un Aïkido qui n’a besoin ni d’artifices, ni de slogans racoleurs, pour nous faire grandir sur la voie créée par O'Senseï Morihei Ueshiba, que l'on soit débutant(e) ou expérimenté(e).
Rendez-vous en 2025 !
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Echanges du lundi matin lors de la session Asa Geiko
La session a commencé par une question sur l’identité des personnes présentes au kamiza. Il ne faisait aucun doute que le plus âgé était bien O’Sensei, mais le plus jeune pouvait apparaitre comme étant un moine zen. La question est d’autant plus intéressante qu’une fois le doute dissipé sur le fait qu’il s’agit bien de la même personne, la comparaison avec un moine zen, si tant est qu’elle ait réellement du sens, siérait probablement plus à la période de O’Sensei correspondant à la photo centrale, pour laquelle il avait dépassé les 80 ans. La photo de O’Sensei plus jeune a été prise en 1935, soit pratiquement 30 ans plus tôt, alors qu’il était âgé d’un peu plus de 50 ans. A cette période de sa vie, loin du discours "paix et amour" (discours par ailleurs plutôt tenu par ses descendants et disciples d’après la seconde guerre mondiale), il était directement impliqué dans le conflit sino-japonais, formant les troupes japonaises et intervenant lui-même sur le terrain du conflit, notamment en Mandchourie. De ce point de vue, ces deux photos ne permettent-elles pas d’illustrer la métaphore de la forge et du polissage ?
Le parcours de O’Sensei ne peut par ailleurs être évoqué sans citer l’une de ses calligraphies les plus célèbres, présente au kamiza de l’Aiki-Dojo Monts tout au long de l’année 2017, Masakatsu Agatsu Katsuhayabi, ce qui peut être traduit par "la victoire juste est la victoire sur soi, victoire éclair" ; à méditer.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir la question des racines de l’aïkido, Ellis Amdur a rédigé un ouvrage qui fait référence en la matière, et qui a récemment été traduit en français sous le titre Caché en pleine vue, titre du reste en lien direct avec la calligraphie 2024 de notre dojo.
Le parcours de Maitre Tamura est rapidement évoqué et il est intéressant de noter la phrase employée par Didier pour décrire l’évolution de sa pratique : "Maitre Tamura a forgé son niveau en arrivant en Europe (…) en se confrontant notamment à des gabarits et des pratiquants d’arts martiaux aguerris auxquels il n’avait pas nécessairement l’habitude de faire face au Japon (…)".
A la question de savoir s’il est possible d’inventer des techniques, Didier évoque une autre calligraphie présente au kamiza de notre dojo : takemusu aïki (année 2023). Le respect des principes fondamentaux sous-jacents à l’aïki permet de créer la technique dans le contexte de l’instant. Et si le terme aïki, au-delà de l’association des concepts d’harmonie et d’énergie, est difficile à réellement appréhender, c’est bien par la pratique de l’aïkido que la compréhension se fera progressivement jour, la pratique de disciplines complémentaires telles que zazen et le iaïdo permettant d’éclairer le chemin de celles et ceux qui cherchent.
En lien avec le iaïdo, et la notion de victoire éclair à l’instant précis de l’acte de dégainer le sabre, les échanges se terminent sur l’acte de suicide par seppuku. L’intérêt ne porte pas sur l’acte lui-même (l’ambiance est au beau fixe au sein du groupe !-) mais sur l’état d’esprit dans lequel doit se trouver l’assistant qui, par un geste instantané qui se doit être d’une très grande précision, abrège les souffrances de celui qui s’inflige ce rituel. Mathias évoque le dernier le plus connu en date (1970), en la personne de l’écrivain japonais Yukio Mishima.
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Pierre-Marie le 12 mai 2023
Je suis allé voir Hokusai au cinéma et comme son nom l'indique c'est un biopic du peintre japonais surtout connu pour ses "36 vues du mont Fuji" et "La grande vague de Kanagawa".
Mieux vaut relire rapidement sa biographie car le scénario évoque sa jeunesse puis sa fin de vie, en enjambant une cinquantaine d'années.
Toutefois, pour la beauté des paysages et la reconstitution du Japon des années 1800, ce film vaut le détour.
J'y ai vu une ode esthétique à la liberté d'expression dans une société régie par la Morale et la censure ; un hymne à l'indépendance d'esprit de l'artiste : un combattant à sa manière...
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Mathias le 26 mars 2023
« Estampes japonaises, images du monde flottant »
Du 7 au 29 avril seront exposées des estampes japonaises dans la Galerie Veyssière Sigma, 25 rue Colbert à Tours. Vernissage le vendredi 7 avril à partir de 18h.
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Mathias le 27 janvier 2023
Est sorti en salle mercredi, une pépite venant du Japon : le film « la famille Asada ».
"Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret : le père aurait aimé être pompier, le grand-frère pilote de formule 1 et la mère se serait bien imaginée en épouse de yakuza ! Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.».
Quelques critiques :
"Ce récit aussi authentique qu’original chamboule autant qu’il émerveille et donne lieu à un moment unique de cinéma."
"Un magnifique film drôle, puis grave, en tout cas très doux, sur la puissance des moments suspendus et la mémoire ineffaçable."
"Ryôta Nakano et ses formidables acteurs délivrent un message très humaniste sur les liens familiaux et les images."
"La Famille Asada devient alors une splendide variation sur la question de la mémoire et du deuil et sur le rôle essentiel de la photographie dans cette transmission- là. Et vous submerge d’émotion sans jamais verser dans le larmoyant. »
La famille Asada est diffusée au cinéma Les Studios, à Tours, pour une durée d’au moins deux semaines :
https://www.studiocine.com/fiche-film/la-famille-asada.html
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Mathias le 16 octobre 2022
Un petit peu de lecture devant le feu de cheminée récemment allumée : il s’agit d’une série de bandes dessinées, du dessinateur Michetz et du scénariste Bosse, « KOGARATSU ».
On suit à travers ces ouvrages les aventures d’un ronin, escrimeur sans maitre, arpentant le japon médiéval. Le dessin est parfaitement maitrisé, les références historiques justes et une bonne connaissance du maniement du sabre de la part des auteurs est évidente.
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Mathias le 28 septembre 2022
Wakame Tamago est le nom d’emprunt d’un français installé depuis 20 ans au japon. Ayant d’abord vécu 10 ans à Tokyo il s’est finalement installé dans une vieille ferme d’un petit village de montagne au nord d’Himeji avec sa femme japonaise (et leur fils). Il travaille à distance pour une boite d’informatique américaine et fait de la BD.
Il savoure sa vie à la campagne et se sent « en phase » dans cette vie de village au japon. Son blog, https://inaca.me/, alimenté au fil de l’eau, nous parle de maisons, de jardin, de son quotidien, ses rencontres, ses voisins et amis, en toute simplicité et avec pas mal d’humour. Un de ses derniers posts nous parle (avec petite vidéo en sus) d’un de ses voisins, âgé, avec qui il tape la causette tous les matins. Sur la vidéo on y parle cafards et remèdes traditionnels !
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Aïki Gasshuku 2022
Dinard, 03 au 06 Juin 2022
Ki Iku
Compte rendu rédigé par Mathieu
Photos saisies par Mathias
Probable signe d’une grande frustration après deux ans d’interruption, l’édition 2022, dont le thème principal fut le développement du ki, s’est tenue avec la participation record de 24 pratiquants.es, au lieu habituel du Campus Sport Bretagne de Dinard. Comme à chaque séjour, les journées furent organisées en 4+1 sessions de pratique, entrecoupées des repas pris en commun, le tout sur la base d’une organisation sans faille de notre secrétaire Thierry :
Yoake Geiko Asa Geiko Iaïdo Gogo Geiko Biru/Soda Geiko
(cours du petit matin) (cours du matin) (ou balade, sieste ...) (cours de l'après midi) (...du soir)
Yoake Geiko (6h00-7h30)
La pratique démarrant à 6h00 en tenue sur le tatami, cette séance porte très bien son nom et, la motivation et l’effet de groupe aidant, elle démontre à celles et ceux qui ne s’en croyaient pas capable qu’il est tout à fait possible de se lever aux aurores trois jours de suite, à commencer par nos jeunes, et notamment le trio d’inséparables J.L.C.
Animée en première partie par Hubert, elle consiste en des exercices de respiration forcée, suivis par la pratique de zazen pendant au moins 15’ (zazen se transformant ponctuellement en zzzzz pour certains, peu habitués aux réveils très matinaux). Cette partie se termine par kinhin, méditation en marchant, dont Didier précisera le second matin le lien entre respiration et biomécanique du corps, notamment sur la position des mains au niveau du plexus solaire, dans le déclenchement "automatique" de la marche.
En lien direct avec le thème de ce gasshuku, Didier nous fait pratiquer les 8 pièces de brocart en deuxième partie de ces séances, en insistant tout particulièrement sur les différents temps de la respiration, notre tendance naturelle étant de les réaliser beaucoup trop rapidement. Il profite également de la dernière séance du lundi matin pour faire le lien entre zazen, iaido, aïkido et respiration, avec une mise en application sur Shohatto, le premier kata de iaïdo pratiqué lors des sessions du début d’après-midi, ici en version debout.
Asa Geiko (9h00-11h30)
Après une pause petit déjeuner appréciée de toutes et tous, Didier démarre le second cours de la journée par une préparation traditionnelle, telle qu’effectuée par Maître Tamura (Ame no Tori Fune, Ikkyo Undo …). Florent prend le relais pour terminer la préparation avec les déplacements au sol et les chutes (chut …).
Didier reprend alors la main avec un travail sur Morote Dori le premier jour, afin de mettre notamment en exergue l’importance de la respiration et du placement, et ainsi faire de nouveau le lien avec le thème central de ce gasshuku. La pratique de Tori se fait d’abord à mains nues (Kokyu Ho, Ikkyo …) puis muni d’un bokken, sans dégainer totalement (Ikkyo, Nikyo) puis en dégainant (Shiho Nage). Force est de constater que la présence de l’arme permet de mieux ressentir les effets d’un travail juste, ou, plus honnêtement, les conséquences d’une mauvaise utilisation du corps. Le travail sur les fondamentaux se poursuit le second jour avec un travail sur attaques Katate Dori Kubishime (Kokyu Ho, Ikkyo, Shiho Nage & Kote Gaeshi), Eri Dori Ikkyo et Tsuki Tanto Dori. Les passages de grades dan n’étant pas loin, c’est en effet aussi l’occasion de consolider les acquis.
La dernière séance du lundi matin diffère dans son déroulé, avec une préparation effectuée sur la base de Morote Dori Kokyu Ho, suivie d’une pratique en Futari Dori (Tori face à 2 Uke) sur attaque Morote Dori. Il est à noter que ce type de pratique, rarement effectué en dojo, permet de pointer du doigt l’importance de la dixième fondation mentionnée par Tamura Sensei, à savoir Kokyu Ryoku, et dont Didier nous (re)sensibilise sur la façon de le développer au travers du thème Ki Iku. Le travail se poursuit ensuite avec une session au Jo, Jo Dori sur Chudan Tsuki et Jo Nage Waza, session qui se termine vers 10h, pour laisser place à ce qui constitue probablement un des temps forts de ce gasshuku, à savoir un moment d’échanges avec Didier sur les origines et les évolutions récentes de l’aïkido (voir § du même nom en fin de cr).
Après une douche bienfaitrice, il est alors temps d’aller se remplir l’estomac afin de pouvoir tenir jusqu’au soir. Même si certain.es ne sont pas toujours convaincu.es de la qualité de ce qui est proposé, il faut reconnaître que c’est tout à fait correct au regard du budget de ce séjour. Ces pauses repas font par ailleurs partie de ces petits moments de convivialité qui participent à la cohésion du groupe et au plaisir renouvelé de se retrouver chaque année à Dinard.
Iaïdo (14h00-15h00)
Introduite au gasshuku lors de l’édition 2019, la séance de Iaïdo a été reconduite en 2022, toujours sous la conduite de Mathias, et l’œil attentif de Didier. Position du sabre en fin de dégainage sur le kata Shohatto ? Mathias et Didier ont initié des échanges sur la question avant Dinard, qui se sont poursuivis pendant Dinard … et nous pouvons le dire, ils se poursuivent encore au moment où vous lisez ces lignes, la question ne semblant pas être tranchée …
L’édition 2022 fut aussi l’occasion pour Mathias d’apporter des éléments de contexte sur le Muso Shinden Ryu, branche du Iaïdo au cœur de la pratique du Cercle de Iaïdo de la FFAB, et de proposer une session de nettoyage de la lame.
Gogo Geiko (15h00-18h00)
La semaine précédant le stage, au vu des prévisions météorologiques, l’heure n’était pas vraiment à l’optimisme quant à la possibilité de pratiquer en extérieur. Le ciel s’est certes parfois montré menaçant mais jamais au point de remettre en cause la pratique au sein de notre crique-dojo les deux après-midi concernés, pas même les quelques gouttes tombées au début de la session du dimanche. Ce site naturel présentait également l’avantage d’offrir un "tatami" naturellement et quotidiennement nettoyé par les marées, et donc en (bien) meilleur état que celui du dojo du Campus Sport de Bretagne.
La séance du samedi a démarré au bokken avec Ki Musubi no Tachi, pour ensuite travailler sur la base des 1er et 5ème kumitachi. Afin de rendre le travail bénéfique pour chacun en fonction de son niveau de pratique aux armes, Hubert a pris en charge le groupe des jeunes, les "anciens" passant alors à un travail Bokken face à Jo. Devant l’insistance de notre Président-Photographe, certains n’ont pas pu échapper aux chutes sur le sable "dur" en fin de cette première séance, et d’autres n’ont pu échapper aux 1000 questions de Léo et Jeanne sur le chemin de retour vers le dojo.
La séance du dimanche fut consacrée au Jo, Didier alternant entre les suburi et leur mise en application à plusieurs pratiquants, notamment 1-5 (Tsuki) avec application à 2 pratiquants, 19 & 20 (Nagare Gaeshi) avec application à 3 pratiquants, et 14-18 (Hasso Gaeshi) avec application à 2 ou 3 pratiquants, complété d’un travail sur le 4e kumijo.
Après deux jours de pratique intensive, des signes de fatigue physique et mental sont apparus chez la plupart des pratiquant.es en cette fin de seconde séance, se manifestant sous différentes formes : pratique remplacée par l’admiration du paysage (tout à fait justifiée), remplacement d’un uke humain par un bouquet d’algues qui n’avait rien demandé (nous ne citerons pas de noms eu égard au statut des personnes concernées), un ushiro harai qui passe à l’ail …
Bref, il est grand temps de prendre le chemin des douches avant de profiter du dernier diner de ce séjour, mais surtout de ne pas déroger à l’une des deux traditions incontournables d’un gasshuku : le KOUIGN AMANN ! (merci Florence)
Biiru / Soda Geiko (20h00-21h30)
La seconde tradition respectée lors de cette édition 2022 fut la balade digestive post-diner. Un soir un Saint-Malo était l’option retenue lors des précédentes éditions, surtout justifiée par la dégustation du fameux kouign amann. La possibilité d’emprunter une (toute petite) partie du GR34, sentier des douaniers longeant la totalité du littoral breton, pour rejoindre un site surplombant l’océan avec piscine d’eau de mer et sachant accueillir le promeneur déshydraté, combiné au souhait de ne pas se retrouver coincé en voiture après une journée harassante, ont fait de Dinard également le lieu de choix pour le repos des guerrier.es.
Ces moments de partage furent aussi l’occasion de revenir sur la journée écoulée, voire de revisiter le thème du stage en sortant un peu du cadre : Kirikou … "est petit mais il est vaillant" !
Mais finalement, est-on si éloigné en nom et en valeurs du thème de ce gasshuku, lorsque le Larousse associe les termes bravoure, courage, force d'âme, énergie au travail, et santé robuste à la notion de vaillance ?
Epilogue
Confirmation pour certain.es, découverte pour d’autres, force est de constater au moment du départ, après le déjeuner du lundi, que cette édition 2022 du gasshuku tint une nouvelle fois toutes ses promesses. Regroupant 24 partiquant.es de tout âge et de tout niveau, issu.es de 3 dojos amis (Monts, Truyes et Chartres), elle ne dérogea pas à la règle des journées bien remplies, aux conséquences durablement inscrites dans les corps et les esprits. Et à qui songeait à se plaindre de ses petites douleurs, il suffisait d’écouter un groupe de jeunes enfants manifestement atteints de maladies graves, venus se ressourcer le temps d’un week-end découverte de la voile, nous enseigner une leçon de vie forçant le respect et l’admiration.
Sur le plan de la pratique, nous repartons avec de nombreuses pistes de travail pour poursuivre nos propres recherches dans le cadre des fondations travaillées tout au long de l’année au sein de nos dojos respectifs, certaines étant plus obscures que d’autre aujourd’hui, et pas nécessairement identiques selon le niveau de pratique et de maturité de chacun.e. Mais pour reprendre les paroles de Tonton David, citées par Didier (si si) : "chacun sa route, chacun son chemin" … mais toujours en bonne compagnie.
Merci Didier, merci à toutes et tous, et rendez-vous en 2023 !
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Origine(s) et évolution(s) de l’Aïkido
Il ne s’agit pas ici de retranscrire mot à mot ce qui s’est dit lors de moment de partage avec Didier le lundi matin, d’abord parce que le rédacteur n’a pas eu de formation sténo-dactylo pour compenser une mémoire limitée, mais surtout parce que cela ne traduirait que très imparfaitement la richesse que constitue une transmission orale directe. Le choix est ici fait de noter les principaux thèmes abordés avec les éléments de réponses et/ou d’informations apportés, afin que chacun.e puisse ensuite approfondir selon ses aspirations personnelles.
Sur l’évolution de la pratique
Sur la question de savoir si la tendance est de pratiquer "au pays des p’tits oiseaux", il semble qu’il y ait effectivement une tendance à privilégier la forme au détriment du travail sur le fond (voir thème suivant). Cela s’explique en partie par le fait que les modèles de référence principalement retenus par une partie des cadres des organisations, de part le monde, correspondent aux dernières années de pratique aussi bien de O’Sensei que de ses derniers uchi-dechi tel que Tamura Sensei. C’est toutefois oublier que derrière l’apparente simplicité / facilité du geste, se cachent des dizaines d’années de pratique, très éloignées d’une pratique "au pays des p’tits oiseaux". Et il n’y a pas de raccourcis !
Sur le lien avec le Gi Gong ...
Le gi gong, ou chi kung, est une pratique traditionnelle chinoise visant au développement du chi, l’énergie vitale. A noter qu’une pratique similaire, connue sous le nom de pranayama, peut se trouver en Inde, le terme prana étant le pendant indien du chi. Et l’équivalent japonais est ki iku, thème central de ce gasshuku.
Le but de la pratique est le travail interne, "singer" les formes extérieures n’ayant que peu d’intérêt sur le long terme. Cela commence bien sûr par la maitrise de la forme (voir thème sur les grades), mais cela demande du temps et de l’investissement, et cela passe par l’expérimentation par le corps. Lorsque nous pratiquons les 8 pièces de brocart, nous pratiquons une forme de gi gong, c’est-à-dire des exercices visant au développement et à la maitrise du ki. Et ces exercices sont en lien direct avec deux des fondations de l’Aïkido décrites par Tamura Sensei. Kokyu correspond à l’accumulation du ki, et Kokyu Ryoku à son expression lors de l’exécution de la technique ("ça explose"). Et là encore, il n’y a pas de raccourcis !
Sur le parcours de Didier
Un mois seulement après ses débuts en Aïkido, en 1974, Didier rencontre Tamura Sensei et pratique alors de façon continue à ses côtés jusqu’à sa disparition en 2010. Après une dizaine d’année de pratique, mu par une curiosité grandissante et des interrogations sur les fondements de la discipline, Didier a alors entamé un périple étalé sur plusieurs années et en différents lieux, à la recherche de réponses, tout en conservant une relation privilégiée avec Tamura Sensei. Cela a commencé par le Japon. Sur la base d’une lettre d’introduction de Tamura Sensei, sésame indispensable mais ne garantissant pas le fait d’être accepté, et de recommandations sur l’étiquette à suivre par Stanley Pranin une fois arrivé sur le sol japonais, Didier s’est rendu au Dojo d’Iwama en 1984, alors 3e dan, et a présenté sa lettre à Saito Sensei. Conditionné à la participation à tous les cours, et à l’ensemble des tâches liées à la vie au Dojo, Didier a été accepté pour un séjour de pratique intensive, avec nuits à même le sol du Dojo dans lequel O Sensei s’entraînait encore à peine quinze ans plus tôt. A proximité de ce dojo se trouve l’Aïki Jinja qui abrite les divinités Shinto protectrices de l’Aïkido, que le Fondateur venait invoquer tous les matins. Selon les propres termes de Didier, la pratique sous la conduite de Saito Sensei, ce dernier ayant passé 24 ans de sa vie au côté de O’Sensei - à ce titre probablement celui qui a profité le plus de son enseignement parmi l’ensemble de ses élèves - "fut une révélation sur le Kokyu".
Les voyages au japon furent aussi l’occasion de se rendre à l’Aïkikaï de Tokyo, avec notamment le Doshu actuel Moriteru Ueshiba, alors waka sensei, comme partenaire occasionnel de pratique et, probable point d’orgue de ses séjours en ce lieu historique, la remise en 1988 d’un certificat d’assiduité remis en main propre par Kisshomaru Ueshiba, Doshu d’alors, à l’issue d’une semaine de Shochu Geiko particulièrement éprouvante.
L’opportunité s’est également présentée de pratiquer une journée au Dojo de Gozo Shioda, uchi-deshi d’avant-guerre de O’Sensei : "ça déménage ! ", telle est l’expression employée par Didier à son propos, tout comme le ressenti de sa pratique avec Saito Sensei et Tamura Sensei. Et ce n’est manifestement pas une question de gabarit, ces experts faisant moins de 1m70 (1m54 pour Gozo Shioda) …
L’ensemble des réponses ne se trouvant toutefois pas au Japon, la quête s’est poursuivie en d’autres lieux, tout en conservant une totale fidélité à Tamura Sensei et loyauté à l’égard de l’Aïkikaï. La Chine fut l’étape suivante, avec des voyages réguliers étalés sur une dizaine d’années, pour aboutir au constat que Shaolin ne semblait pas être le berceau des arts-martiaux, et de l’Aïkido en particulier. C’est donc en Inde que la recherche a continué, là encore au travers de plusieurs séjours qui ont nourri sa réflexion. L’Inde est le berceau du Kalarippayatt, qui serait lui-même la source des arts-martiaux, mais il n’est pas question que d’arts martiaux en ce pays … Néanmoins une chose est sure, sans avoir à voyager physiquement, Didier poursuit encore et toujours ses recherches, la quête d’une vie !
Sur les sources originelles de l’Aïkido
Il ne s’agit là que d’éléments de réflexions partagés avec Didier, qui ne valent pas pour vérité mais fournissent des clés d’entrée vers des recherches que chacun.e souhaiterait entamer sur le sujet. Par ailleurs, au-delà du fait que certains faits historiques ne sont encore pas clairement établis à ce jour, ce n’est pas en quelques lignes qu’un aussi vaste sujet pourrait être couvert !
Concomitance d’évènements : rationnel ou non, on ne peut qu’être interpellé par le fait que trois doctrines ayant imprégné l’histoire et la culture des arts-martiaux aient vu le jour de façon contemporaine. Associée aux personnages historiques que sont Siddhartha Gautama, Lao Tseu et Confucius, la période située entre les VIe et Ve siècles av. JC a en effet vu la naissance respective du bouddhisme, du taoisme - avec notamment le concept de Yin/Yang -, et du confucianisme. Autre fait notable laissé à notre réflexion, ces doctrines ont vu le jour, en Inde et en Chine, suite à l’analyse de phénomènes basés sur l’observation du réel. Il ne faut toutefois pas totalement écarter le continent européen des influences passées. Le philosophe Grec Epicure, dans une période proche de celle évoquée précédemment, a en effet posé les bases d’une philosophie similaire dans ses buts aux doctrines précitées : la recherche du bonheur et du plaisir, non pas comme une fin en soi telle que couramment interprété à tort, mais pour se libérer des souffrances physiques et des troubles de l’âme. C’est aussi dans cette même période qu’apparaissait le premier empereur du Japon, Jinmu, descendant d’Amaterasu, la déesse du soleil, et par là même conduisant à l’essor du Shinto et de la fondation mythologique du Japon.
En partant de cette période et en déroulant le fil du temps, nous rencontrons Bodhidharma, moine bouddhiste originaire d’Inde, entamant un voyage vers la Chine au VIe siècle de notre ère, et s’arrêtant au temple de Shaolin. La suite de l’histoire relève autant des mythes et légendes, notamment quant à sa contribution à la création du kung-fu au sein du temple, que de faits réels. Son influence sur l’introduction du bouddhisme chan en Chine est cependant avérée, qui donnera naissance au bouddhisme zen au Japon par des échanges entre moines des deux pays. Les budo japonais actuels sont sous influence du zen mais, paradoxalement, l’Aïkido bien que de création récente, repose comme les anciens koryu sur le shintoïsme.
Bien que plus complexe, une filiation similaire en termes de sens des échanges est envisageable quant à l’influence des arts martiaux chinois sur leurs homologues japonais ; à chacun.e de creuser en fonction de ses propres centres d’intérêt !
Sur les grades
Les grades, kyu et dan, sont importants pour mesurer sa propre progression dans l’acquisition des techniques sur la forme, et dans la compréhension des fondations propres à notre discipline, mais il ne faut pas leur accorder trop d’importance. Les grades dan sont par ailleurs à mettre en perspective d’une part de la discipline pratiquée, et d’autre part de leur signification. Dans le premier cas, certains koryu - écoles d’arts-martiaux traditionnelles - s’arrêtent au 5e dan, là où d’autres disciplines telle que le ninjutsu peuvent aller jusqu’au 15e dan. Dans le second cas, les grades dan de l’Aïkido sont purement techniques jusqu’au 4e. A partir du 5e dan, même si un lien peut être conservé avec la maîtrise de l’art dans le cadre d’une pratique en dojo, ces grades peuvent aussi être délivrés en reconnaissance d’un engagement sans compter au service d’activités fédérales, ou à titre purement honorifique (Didier citant le cas de Jacques Chirac ayant reçu un 5e dan d’Aïkido des mains du Doshu Kisshomaru Ueshiba lors d’une des ses venues en France). A chacun.e de savoir où se situe sa place !
Sur les choses qui nous dépassent
"D’où vient ce phénomène vibratoire que je ressens lorsque je sers de uke à Didier ?", "J’ai du mal à assembler les pièces du puzzle", "Je ne comprends pas ce que signifie cette fondation" …
Que ce soit au cours de ces échanges, ou dans le ressenti des techniques effectuées par Didier, beaucoup de questions restent sans réponse pour la majorité d’entre nous, et c’est normal ; il n’y a pas de raccourcis, pas plus qu’il n’y a de secrets du reste. Il faut accepter les choses qui nous dépassent, continuer à pratiquer assidument, en état de recherche permanente, et de temps en temps des lumières s’allumeront. Shoshin !
Pour plus de photos
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Pierre-Marie le 23 mars 2022
Jusqu’au 29 août, le Musée Guimet propose une exposition autour du personnage du samouraï.
« L’arc et le sabre, imaginaire guerrier du Japon » retrace les multiples facettes du guerrier, sa culture aristocratique, son goût pour le théâtre, la cérémonie du thé, la poésie, à travers des représentations théâtrales.
Près de 100 œuvres sont présentées.
Musée Guimet, 6 place d’Iéna Paris 15ème
Tarifs : 8,50€ / 11,50€
Je n’y suis pas encore allé mais je compte bien y passer avant fin août.
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Mathias le 25 octobre 2021
Moines Shaolin et samouraïs, mythologie guerrière, films de sabre et de kungfu… L’exposition "Ultime combat. Arts martiaux d’Asie" propose une immersion dans les arts martiaux d’Asie, à travers leurs histoires, leurs philosophies et leurs pratiques, aujourd’hui mondialisées.
Cette exposition est à voir au musée du quai Branly, à Paris, jusqu’au 16 janvier 2022.
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Mathias le 8 novembre 2020
Kojiro Shiraïshi, le skipper samouraï
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Le Vendée Globe est une course de voiliers monocoques, en solitaire et sans escale, un tour du monde dont le record est détenu par Armel Le Cleac’h en 74 jours. Au-delà de l’exploit technique de toute une équipe autour d’un skipper, c’est finalement une aventure humaine et un exploit demandant de grandes qualités physiques et une force de caractère hors du commun.
Cette année, et pour la deuxième fois, un japonais, Kojiro Shiraïshi a pris le départ de la course le dimanche 8 novembre aux sables d’Olonne. Son objectif est de terminer en 80 jours. Il a également noué une belle amitié avec son coach Roland Jourdain (grand navigateur, 3ème au Vendée Globe 2000).
Marchant sur le quai vers son bateau DMG MORI, le jour du départ, Kojiro Shiraïshi est arrivé en kimono et hakama bleus de iaïdo, un bokken à la main. Il est ensuite monté à bord où l’attendait Roland Jourdain également en hakama (noué à la hâte et apparemment sans trop savoir comment faire) et qui a alors dégainé un iaïto (de manière peu orthodoxe).
Shiraïshi pratique le iaïdo et sa tenue du bokken sur son bateau devant les caméras montrent bien une attitude de pratiquant chevronné.
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Vous trouverez un sujet consacré à lui ici (vidéo 4:07') : le skipper samouraï
Vous pouvez aussi le suivre en direct ainsi que les 32 autres navigateurs et navigatrices ici : https://www.vendeeglobe.org/
Première grande étape : le passage du cap de Bonne espérance !
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Patrick le 18 août 2020
Promenade illustrée : Paysages et jardins d'autrefois et mémoire de l'ancien hôpital ducal de Luynes
ou pour le pratiquant d'aïkido : Quelles relations en l'homme et l'univers autrefois en Occident ?.
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Au cours de cette promenade nous aurons recours à la fois aux observations de terrain mais aussi à quelques documents pour comprendre comment un spécialiste étudie et écrit l'histoire, comment on distingue entre ce qui est certain, probable, possible, incertain et ignoré, ce qui à l'époque des réseaux sociaux parfois mal utilisés où les « fake news » prolifèrent peut s'avérer bien utile. Ce qui se dit est-il en conformité avec ce qui se voit et avec ce que racontent les archives ou les témoignages d'époque ? Les mots du passé résonneront avec leur musique pour transmettre leurs témoignages et un tabard armorié ressortira pour illustrer les gloires ancestrales... Et puisque l'on parle beaucoup, à raison, d'environnement, nous irons voir ce qu'en faisait nos ancêtres, comment ils tentaient de vivre dans une harmonie, nécessaire, avec leur territoire et l'aménageait en prenant en compte ses atouts et ses contraintes, souvent avec astuce et subtilité.
Cette balade se veut aussi comme un échange : entre un chercheur qui a passé de longues années à étudier les lieux sous divers angles, le public avide de questions et soucieux de son héritage, et les paysages et les monuments qui nous entourent. C'est aussi une belle occasion de s'interroger sur la notion de patrimoine, sur cet héritage collectif, sur la notion de valorisation et d'utilité des apports des sciences historiques dans le quotidien et dans la gestion territoriale, et d'apprendre à observer et à lire quelques aspects de ces patrimoines paysagers, urbains et architecturaux... Ce qui ne concerne pas que Luynes que nous remettrons dans ses contextes géographiques et historiques, dans la pure logique du label Patrimoine mondial.
L'originalité de cette promenade repose sur le fait qu'en plus d'écouter de belles histoires, il s'agira aussi d'apprendre à observer, à réfléchir, à se repérer dans le temps et dans l'espace, à écouter les voix du passé, pour s'approprier ces biens communs qui nous structurent, et ce de façon aussi distrayante que possible, ce qui, compte-tenu du contexte sanitaire contraignant, ne peut être que positif.
Ajoutons pour mes frères et sœurs d'Aïkido que j'aborderai la question de la prise en compte de la théorie des humeurs (donc des 4 éléments) dans les aménagements paysagers, urbains et architecturaux anciens. Un petit quelque chose de la recherche d'harmonie avec l'Univers (que l'occident a à peu près perdu ... et que certains recherchent par d'autre voies).
La visite se fait sous la conduite d'un historien du patrimoine (historien, archéologue et historien de l'art), docteur en Sorbonne.
Renseignements pratiques :
samedi 22 août ; jeudi 27 août et samedi 29 août 2020
déplacements à pieds (si difficultés prévenir lors de l'inscription)
nombre de places limitées en raison du contexte sanitaire
masque obligatoire
réservation par mail obligatoire : amisduplessis@orange.fr
Bien amicalement
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Mathias le 22 mars 2020
Nous voilà tous confinés. Nos cours d’aïkido se sont arrêtés brutalement, comme la plupart des activités de notre quotidien. Ce changement brutal de rythme, cette perte de repères inattendue et cette période qui s’offre à nous, mêlant incertitudes et dénuement, est terriblement déstabilisante. Entre membres du dojo, nos situations peuvent être bien différentes. Certains, habitant en famille dans une maison avec jardin, vivent cette période bien différemment de quelqu’un vivant seul en appartement. Certains peuvent rencontrer d’importantes difficultés financières alors que d’autres sont épargnés par cette problématique. Certains s’inquiètent pour leur père, leur grand-mère âgée et vulnérable alors que d’autres s’inquiètent de la possibilité d’être eux-mêmes malades alors qu’ils présentent déjà en temps normal des soucis de santé. Ainsi chacun de nous vit cette période comme il peut, avec ses propres problématiques.
C’est dans ces moments là que l’aïkido, à travers ses fondamentaux, ses valeurs, peut devenir un ancrage solide pour résister à cette tempête inattendue qui s’abat sur nous tous. Nous nous entrainons chaque semaine ensemble afin de pouvoir répondre à une agression physique mais cette fois-ci l’agresseur est tout autre. Ce n’est pas pour autant que nous ne pouvons pas y répondre, en résistant notamment aux attaques psychologiques engendrées par cet ennemi invisible. Cette tempête nous offrira également la possibilité de constater à quel point notre groupe, autour de Didier, est solidaire, fraternel et solide, faisant fi de toute différence sociale, de sexe ou d’âge.
Ainsi, même reclus chacun dans son antre, il est toujours possible de pratiquer, d’une autre manière certes, mais de pratiquer tout de même, différemment.
Voici donc une liste, non exhaustive, de quelques pratiques/occupations qui peuvent être réalisées chez soi (en fonction de la place dont on dispose), et qui s’inscrivent dans la continuité de notre travail :
Autre conseil : limitez vos sources d’informations concernant la crise du coronavirus. Deux ou trois bulletins d’information quotidienne à la radio suffisent. Les images du JT n’apportent rien hormis du stress et de l’angoisse.
Le reste du temps, fermez les écoutilles !
Il nous faut donc tourner cette période qui nous est imposée à notre avantage. Nous pouvons ainsi individuellement progresser, grandir, pour nous retrouver bientôt plus en forme que jamais, physiquement et psychologiquement, sur le tatami. Et n’oubliez pas que le lien n’est pas coupé.
« Nous sommes un seul cœur et le demeurons »
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Dominique le 25 septembre 2019
Profitez d'une belle journée pour visiter le jardin botanique de Tours, dédié au Japon le samedi 28 septembre.
Et pour ceux qui voudraient y aller directement après les cours du matin, pas de problème, notre ami Takayoshi (http://www.sangamiso.fr/) sera là-bas, aux fourneaux.
Bonne visite à toutes et à tous.
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Marc le 28 juin 2019
Les samedi 19 et dimanche 20 octobre aura lieu un stage de peinture japonaise sumi-e et méditation zen au Zen dojo de Tours.
Pour plus d'informations, voir l'affiche.
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Aïki Gasshuku 2019
30 mai au 2 juin à Dinard
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Compte rendu rédigé par Mathieu
Photos saisies par Mathias
Cliquer pour télécharger le Rapport technique rédigé par Didier
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Jeudi 30/05
Départ de chez Mathias vers 15h30, avec Florent, Marc, et Mathieu et arrivée vers 18h45 après bouchon au niveau du barrage de la Rance à l’entrée de Dinard.
Récupération des clés en présence des participants déjà arrivés : Didier, Arnaud et Florence, Pierre-Marie, Samuel, Sébastien, Pascal et Florian.
Diner à 18h45 (!!!), avec arrivée de Thierry, Baptiste et Marie-Pierre (également coincés dans le bouchon d’arrivée). Hubert et Carole nous rejoignent en fin de repas.
Après le repas : surprise !
Didier a préparé une pochette pour chacun d’entre nous, pochette contenant le manuel du pratiquant, une copie des fondations extraites du livre de Maître Tamura "Aïkido" (1986), et une page avec le thème du stage, De Aï, accompagné d’un quiz "temporel" sur le lien entre les fondations et le thème de ce 4eGasshuku.
Vendredi 31/05
6h00-7h30 : Hubert & Didier (Dojo)
Hubert :
- Exercices de respiration (1 cycle) / zazen / kinhin
Didier :
- Petit rappel d’étiquette (on ne passe pas derrière les pratiquants …) / 8 pièces de brocart / Kumi Tachi n°3 : travail sur le relâchement et la perception corporels afin d’agir dans l’instant.
8h00 : Pdj ; cette fois-ci la machine à café marche, mais il ne serait pas du luxe demettre en marche la seconde !
9h00-11h30 : Didier (Dojo)
- Jumbi Dosa (Mitama Shizume, Ameno Tori Fune, Furi Tama, Ikkyo Undo, Shiho Giri …) ; sensibilisation sur les déplacements Irimi / Tenkan / Tai Sabaki
- Préparation à 2 : Tachi Waza Katate Dori Kokyu Ho (forme externe)
- Shomen Uchi Kokyu Nage puis sur Yokomen en fin de cours.
Au passage Didier met en avant la qualité du travail du benjamin du groupe dans son travail tout en verticalité et en relâchement face au doyen du Dojo. Seul moment moins agréable de cette matinée, réveil d’une blessure de Sébastien, ce qui ne l’empêchera pas de reprendre dès le cours de l’après-midi !
Discussions autour du quiz et du thème : il s’avère que nous n’avons pas tous la même interprétation de ce qu’est l’instant présent (tout est relatif) et les réponses au quiz diffèrent donc selon chacun.
Reste à réfléchir sur les paroles de Didier : la réponse est dans la question …
Les fondations font, par nature, partie du passé, et il faut être en capacité de les mobiliser à l’instant – fugace – présent : De Aï !
C’est aussi la raison pour laquelle la notion d’efficacité, en situation de combat réel, est totalement intégrée à la pratique de l’Aïkido. Chaque situation étant unique, il est en effet quasiment impossible de gérer un conflit par une approche mémorisation/réflexe.
Juste avant le déjeuner Baptiste fait le bon samaritain pour Sébastien, en allant lui chercher des médicaments et des béquilles sur ordonnance de Mathias : solidarité, et chance d’avoir un médecin parmi nous !
12h00 :Déjeuner
14h15-15h00 : Mathias (Dojo)
Initiation Iaïdo : attitude des "apprentis" révélatrice de l’effet gasshuku, à savoir une pratique intensive en mode immersion ; ils sont impressionnants de concentration et d’application pour des néo-pratiquants.
15h00-18h00 : Didier (Extérieur)
Départ pour la plage pour le cours de l’après-midi. Après une tentative de changer de lieu de pratique, la nouvelle crique plus isolée repérée la veille s’avérant bien occupée, c’est finalement sur la même plage que celle occupée les années précédentes que nous nous retrouvons pour du travail aux armes : Kumi Tachi n°1 et n°5, puis exercice Jo face à Bokken, à la recherche du De Aï …
La marée montant, nous finissons par occuper la petite zone de sable sec de la crique, après plusieurs replis stratégiques de mise au sec de nos affaires, et probablement en faisant partir au passage quelques estivants venus chercher du calme (…). Le soleil ardent, combiné à l’instabilité des appuis sur sable sec, nous font atteindre un état de fatigue physique certain en cette fin de première journée de pratique, mais nous conforte dans notre motivation à participer à ce gasshuku.
18h45 : Diner
A l’issue du dîner, et avant notre traditionnelle balade digestive, Didier éveille notre curiosité en nous donnant rendez-vous le lendemain matin à 5h50 à la sortie de la résidence, en kimono mais sans hakama, en précisant "ce serait dommage de le mouiller" …
C’est sur ces paroles que nous partons vers le centre de Dinard pour un pot de l’amitié, en tirant des plans sur la comète quant à ce qui nous attend aux premières heures du lendemain !
Samedi 01/06
5h50-7h30 : Didier (Extérieur,en immersion …)
Comme convenu nous nous retrouvons tous à 5h50 en bas de la résidence, et c’est parti pour notre plage habituelle, où nous nous retrouvons à 6h du matin, de l’eau à minima jusqu’aux genoux, dans la position du tireur à l’arc sous l’objectif de Mathias.
Pratiquer les 8 pièces de brocart en immersion, le dos face à la mer en train de monter, est une expérience des plus enrichissantes mais néanmoins déstabilisantes, notamment lorsqu’il s’agit d’attraper la pointe de ses orteils.
La séance se poursuit, toujours les pieds dans l’eau, par la pratique des Kumi Tachi n°3, n°1 et n°5, sous l’œil de joggers matinaux et de centaines de croisiéristes passant au large.
Une seule personne n’a pas vraiment apprécié cette séance que l’on pourrait qualifier de misogi. Il suffisait en effet de voir le regard de l’homme d’entretien en train de nettoyer le sol de la résidence, pour voir qu’il ne nous portait pas dans son cœur lorsque nous sommes rentrés les pieds et pantalons de kimonos trempés et plein de sable…
8h00 :Pdj
9h00-11h30 : Hubert &Didier (Dojo)
Hubert :
- Exercices de respiration (2 cycles) / zazen / kinhin
Didier :
- Jumbi Dosa
- Préparation à 2 : Tachi Waza Katate Dori Kokyu Ho (forme externe)
- Suwari Waza Shomen Uchi Irimi Nage puis idem sur Yokomen
- Suwari Waza Shomen Uchi KoteGaeshi
- TantoDori
Ce cours est également l’occasion pour Didier de nous rappeler quelques concepts importants de notre pratique, à commencer par l’étiquette et notamment la position des armes par rapport au Kamiza.
Voie de l’Energie et de l’Harmonie (et non harmonie des énergies), Masakatsu agatsu, victoire éclaire sont autant de concepts importants qui sous-tendent la pratique de l’Aïkido, qu’il faut faire siens, et que nous rappelle Didier en fin de cours par une démonstration de Jo face à une attaque au bokken, De Aï à l’œuvre.
12h00 : Ce n’est pas à l’occasion d’une sortie à Saint-Malo, rebutés par le trafic et probablement la fatigue de la journée, mais lors de ce déjeuner, et grâce à Carole et Hubert, que nous dégustons LE gâteau. Un gasshuku sans kouign-amann n’étant pas véritablement un gasshuku, la tradition est sauvegardée !
14h15-15h00 : Mathias (Dojo)
Initiation Iaïdo et séance photos sous le contrôle de Didier, afin que chacun puisse repartir avec les attitudes justes en tête.
15h00-18h00 : Didier (Dojo)
Compte tenu des conditions climatiques, des températures supérieures à 30°C étant attendues, c’est finalement au dojo que se déroule le cours de l’après-midi. Après une préparation à 2, Tachi Waza Katate Dori Kokyu Ho (forme externe) puis nage, nous poursuivons le travail Tanto Dori entamé le matin, d’abord sous forme de kihon, puis sous forme jyuwaza.
18h45 : Dernier diner du gasshuku, après une séance au sauna pour certains ou bain de mer pour d’autres, et confirmation du mode de fonctionnement de Florence et Arnaud … qui arrivent tout juste avant la fermeture du restaurant !
Balade dans Dinard, pour finalement trouver le lieu idéal pour prendre un dernier pot : petite baraque sans prétention et remparts sur les hauteurs d’une piscine naturelle avec vue sur mer et coucher de soleil. C’est aussi l’occasion pour B. de sortir LA phrase du séjour : "Il a pris un taxi Hubert" …
Dimanche 02/06
6h00-7h30 : Hubert & Didier (Dojo)
Hubert :
- Exercices de respiration (3 cycles) / zazen / kinhin
Didier :
- 8 pièces de brocart / Préparation à 2 : Tachi Waza Katate Dori Kokyu Ho (forme interne) / Kumi Tachi n°4 et n°2, et nouvelle occasion de travailler le De Aï.
8h00 : Dernier petit déjeuner, préparation des bagages et libération des chambres avant de se rendre au dernier cours du séjour.
9h00-11h00 : Didier (Dojo)
- Jumbi Dosa /Préparation à 2 : Tachi Waza Katate Dori Kokyu Ho (forme externe)
- Hanmi Handachi Waza Katate Dori Sankyo à la demande de Marie-Pierre
- Jo Dori / Jo Nage Waza & Kumi Tachi Jyu Waza (pour les candidats 3/4)
Comme le fait remarquer Didier, ce dernier cours démontre clairement l’effet gasshuku, où le fond prend petit à petit le pas sur la forme, et où les "rigidités" laissent progressivement la place à l’adaptabilité.
12h00 : Déjeuner puis départ, certains se mettant en mode confort en vue d’un trajet probablement plus long que prévu en ce retour de week-end d’ascension.
Paradoxe.
C’est peut-être le mot qui traduit le mieux la réflexion proposée par Didier au travers du thème de ce 4e gasshuku : De Aï ; quel paradoxe que de travailler sur un concept clé du Budo, en lien avec la notion d’instant, fugace, de vie ou de mort, et ce dans une ambiance amicale, au sein d’un groupe motivé et solidaire !
Merci Didier et rendez-vous en 2020 !
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Fulbert le 15 mars 2019
Voici l'évolution en bronze de la sculpture du buste de Tamura Sensei.
Pour en savoir plus http://fulbertdubois.canalblog.com/archives/2019/03/15/37180180.html
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Patrick le 14 mars 2019
Conférence mardi 26 mars 20h00, à Monts, salle Saint Exupéry, 2 rue du Commerce
Entrée gratuite
Initiation à la LECTURE SYMBOLIQUE DES ŒUVRES MEDIEVALES
Animée par Patrick BORDEAUX
Historien Université Paris Sorbonne
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Maryline le 13 mars 2019
Avec les Japonais gastronomes qui cultivent leur jardin en Touraine.
On est parti à la rencontre d'Anna, Taka et Jean, qui sont venus vivre leur amour de la bonne chère près de la Loire.
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Mathias le 6 janvier 2019
Voici un documentaire passionnant (mais payant pour l’instant) : « Art of The Game Ukiyo-e »
Vous trouverez la bande annonce sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=LxjsR3S87n0
Ce documentaire de 1h37mn traite de la collaboration au départ improbable de Jed Henry, trentenaire américain designer pour jeux vidéo et de David Bull, anglais installé depuis longtemps à Tokyo et étant un des 10 derniers « producteurs » d’Ukiyo-e (les estampes traditionnelles) du Japon. Ainsi J. Henry conçoit des estampes s’inspirant de jeux vidéo connus dans le style des anciennes estampes, et D Bull les réalise en sculptant sur bois l’ensemble, suivant un processus long et complexe, avec intervention d’artisans réalisant le papier washi, les couteaux à bois, les brosses etc… Le résultat est incroyable. Une petite idée de son travail : https://www.youtube.com/watch?v=ifwrEjUD40g
Ce reportage est vraiment intéressant et D. Bull a sa petite boutique à Tokyo : une première adresse à noter pour ceux qui se rendront au Japon en octobre !
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Dominique le 23 septembre 2018
Profitez d'une belle journée pour visiter le jardin botanique de Tours, dédié au Japon le samedi 29 septembre.
Et pour ceux qui voudraient y aller directement après les cours du matin, pas de problème, notre ami Takayoshi (http://www.sangamiso.fr/) sera là-bas, aux fourneaux.
Bonne visite à toutes et à tous.
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Mathias le 3 juin 2018
La pratique de l’aïkido nous apporte, en plus de l’aspect purement technique, des notions plus vastes et plus universelles que Didier nous communique années après années. Tout ce travail de fond effectué au dojo, sur lequel les Gasshuku successifs reviennent à chaque fois plus précisément, sont parfaitement développés dans un petit livre, « Zen et arts martiaux » de Taisen Deshimaru.
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Aïki Gasshuku 2018
18 au 21 mai à Dinard
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Compte rendu rédigé par Mathieu
Photos saisies par Mathias
Cliquer pour télécharger le Rapport technique rédigé par Didier
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Attendu avec impatience dès la fin de la seconde édition de 2017, le troisième gasshuku s’est déroulé du 19 au 21 mai 2018 sous les meilleurs kamis, et sous l’œil photographique de Mathias. Il est vrai que toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce stage intensif une expérience enrichissante : un lieu maintenant familier et parfaitement adapté à un gasshuku, le Campus Sport Bretagne de Dinard, des conditions climatiques qu’on ne pouvait rêver meilleures en cette période de l’année, et un groupe de treize pratiquant(e)s motivé(e)s et prêt(e)s à remettre en cause leurs certitudes sous la conduite exigeante mais néanmoins bienveillante de Didier.
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Au même titre que les trois temps de la Respiration (inspiration / suspension / expiration), thème proposé par Didier comme fil conducteur de ces trois jours, la pratique quotidienne s’est répartie sur trois créneaux. Le premier cours de la journée, 6h-7h30, d’aucuns diraient de fin de nuit, était consacré au travail sur soi. Hubert démarrait la journée par une séance de zazen, chacun trouvant à portée de main, en guise de coussin - des petits bancs dont certains fait-maison, des kimono pliés, ou encore des protège-tibias empilés -, de quoi adopter une posture confortable, avec des fortunes diverses, propice à la pratique de la méditation. Didier poursuivait par des exercices de méditation énergétique, de gymnastique japonaise et autres huit pièces de brocart, préparant ainsi le corps et l’esprit aux différentes pratiques à venir au cours de la journée, tout en mettant un accent particulier sur le lien entre ces exercices et la respiration. A noter que le dimanche matin nous avons eu droit à un exposé plus théorique sur la notion de respiration, des mécanismes connus de tous et qui "permettent de vivre" comme l’a si bien dit le jeune Takuan présent à Dinard, aux notions plus avancées de respiration cellulaire. Cet exposé, suivi d’une séance de questions / réponses, permettra à chacun d’approfondir le sujet selon ses aspirations.
Le second cours de la journée, 9h-11h30, était consacré à la pratique des armes "en solo", en connexion direct avec le cours précédent dans la mise en application des principes de respiration et de posture. Le troisième cours, 15h-18h, effectué sous le soleil de la plage et sous le regard d’un public curieux (notamment d’une très jeune demoiselle, tremblante sous l’effet d’un vent frais, et esquissant quelques pas de danse comme pour communiquer avec ce groupe aux "chorégraphies" intrigantes), était consacré dans la mise en application à deux partenaires du travail des armes. Le Bokken fut le sujet d’étude du samedi, le jeune Takuan ayant laissé sa place au jeune Miyamoto pour l’occasion, et le Jo celui du dimanche, le jeune Gonnosuke prenant alors le relais de Miyamoto. Un travail mixte Bokken / Jo concluait le travail aux armes lors de la session du lundi matin.
A noter que le travail de l’après- midi fut l’occasion de ressentir, extérieurement et/ou intérieurement selon le niveau de pratique, l’effet des 5 éléments de la culture traditionnelle japonaise évoqué par Didier lors des cours matinaux : la Terre (le sable semblait plus dur et donc moins conciliant que l’année passée …), l’Eau (certains bas de hakama en ont gardé provisoirement la trace …), le Feu (non, ce n’est pas que l’effet du soleil …), le Vent (frais mais pas du matin …), et pour finir le Vide (nous sommes treize à encore en chercher le sens …).
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Ces moments de pratique furent par ailleurs rythmés par les traditionnels repas pris en commun au sein du campus (avec un retard à l’allumage de la machine à café lors du premier petit déjeuner … seulement la machine à café ?), renforçant ainsi les liens entre nous au travers d’échanges autour de la pratique du jour ou de tout autres sujets, sans oublier la sieste régénératrice, le jeune Florian-Miyamoto-Takuan-Gonnosuke s’étant révélé notre maître à tous sur le sujet. Certains d’entre nous, la notion de plaisir étant toute relative quand on atteint 80°C, ont également goûté aux joies du sauna à l’issue du cours du dimanche après-midi.
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Et comme un gasshuku sans kouign-amann, sans pot sur les remparts de Saint-Malô, sans coucher de soleil sur la plage de Dinard, ne serait pas véritablement un gasshuku, nous n’avons pas dérogé à la tradition !
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En conclusion : rendez-vous en 2019 !
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Dominique le 21 avril 2018
Les 27, 28 et 29 avril aura lieu la 4ème édition de YAMATO, le printemps du Japon à l'espace Nobuyoshi, la Mulonnière 37360 Saint Antoine du Rocher (Plan de situation).
De nombreuses animations, expositions sur le thème du Japon traditionnel (Yamato) se tiendront dans ce cadre superbe. D'ailleurs c'est lors de la deuxième édition, en 2014, que Fulbert a présenté sa sculpture en pierre du buste de O Sensei.
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Takayoshi le 7 avril 2018
Je vous informe que l'Association Amitié St Cyr Japon organise dimanche 15 avril, au Dojo Konan, son HARU MATSURI (fête du printemps).
Voir le programme.
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Mathias le 7 avril 2018
Voici un livre/BD road movie, qui a l’air chouette « Japon, à pied sous les volcans", même s’il est destiné aux ados.
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Pascal D. le 27 mars 2018
M. Takayoshi Hirai, en plus d’être un de nos solides pratiquants au Dojo, est également traiteur japonais à Veigné, au domaine de Thorigny
Mais sa spécialité, très rare en France, est la production artisanale du miso, ingrédient de base de la cuisine japonaise.
Un petit groupe, membres du club, a eu la chance de visiter le laboratoire de Takayoshi.
Nous avons pu en premier lieu en apprendre plus sur l'origine du Miso, condiment nécessaire à la cuisine japonaise.
Le Miso se fabrique à l'aide de la fermentation du Koji (lui-même fabriqué à base de fermentation de céréale), de soja et de sel.
Dans le cas d'un Koji à base de riz, ce dernier provient de Camargue.
Takayoshi nous a ensuite expliqué sa méthode de fabrication, les différentes étapes, jusqu'au produit fini.
En fonction de la durée de fermentation du Miso et de la céréale utilisée pour le Koji, le Miso peut avoir des couleurs et des gouts variés.
Du blanc cassé (lorsque le Koji est à base de pois chiches) au rouge (Miso fermenté deux ans à base de riz).
Tous les produits réalisés par Takayoshi sont biologiques et labellisés Nature & Progrès.
Lors de la visite, nous avons également eu la chance d'avoir la présence de deux fabricants de Tofu biologique (méthode chinoise).
Nous avons donc pu, lors de la dégustation de Miso, accompagner ces produits aux Tofus.
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Mathias le 13 mars 2018
A l’occasion du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon en 2018, la Fondation du Japon ouvre une série d’expositions "Japonismes 2018 : les âmes en résonance" (Juin 2018 - février 2019).
La Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP : https://www.mcjp.fr/) représente la Fondation du Japon (The Japan Foundation : http://www.jpf.go.jp/e/about/area/japonismes/index.html) en France.
Les trois piliers d’activité de cette fondation, dont le siège se trouve à Tôkyô, sont : les arts et la culture, la langue japonaise, et enfin les études japonaises et les échanges intellectuels.
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« Japonismes 2018 : les âmes en résonnance »
« 2018 marque le 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France. Cette année commémore également le 150ème anniversaire du début de l’ère Meiji, moment où le Japon s’engageait sur la voie de la modernité et s’ouvrait à l’Occident en apprenant de lui. La rencontre entre le Japon et l’Occident au XIXème siècle mit l’Europe en effervescence avec le mouvement japonisme. Quelle est la signification d’organiser, une nouvelle fois en France, « Japonismes 2018 » ?
2018 coïncide également avec le 150ème anniversaire de la naissance de Paul Claudel, dramaturge, poète, et ambassadeur de France au Japon au début du XXème siècle. Il fut un grand expert du Japon en son temps et dans son essai « Un regard sur l’âme japonaise », il y décrit les Japonais comme capables de ressentir les supériorités de la Nature qui transcendent les êtres humains. Plutôt que d’insister sur l’égo, les Japonais font preuve de respect et de révérence envers ces supériorités, ce qui est une caractéristique remarquable de ce peuple. Dans la littérature et l’art japonais, on peut remarquer cette particularité que Paul Claudel appelle « l’humidité de l’âme ».
En effet, les Japonais ont sans cesse créé de nouvelles expressions culturelles, en fusionnant les influences venues de l’étranger avec leurs propres traditions. Ils ont su apprécier la Beauté qui se trouve au-delà du Bien et du Mal, où différentes valeurs vivent parfois en harmonie et, à d'autres moments, s'entrechoquent, mais finissent par coexister. Les Japonais ont cette sensibilité pour ressentir « deux choses en une » et trouver la beauté de cette union et de cette harmonie, ce qui pourrait être appelé «le mélange et l'harmonie des différences». L'âme japonaise perçoit dans la Nature le spirituel comme séparé du physique, et maintient une position de vénération pour cette nature, même face aux désastres. Et c’est précisément là que Paul Claudel capte l'essence même de l'esthétique japonaise.
La fascination de la France pour la culture japonaise tient historiquement à la curiosité suscitée par de nouvelles formes qui ont fortement marqué les avant-gardes françaises les plus célèbres du XIXème siècle. 150 ans plus tard, alors que nos sociétés se sont profondément transformées, c’est cette même quête de nouveauté qui conduit le public et les artistes français à tourner leur regard vers le Japon contemporain, source continue d’inspiration et d’innovation.
Les Français sont mondialement réputés pour leur histoire, leurs arts, leur culture et leur spiritualité. C'est pourquoi, à travers Japonismes 2018, le Japon et la France pourront faire résonner leur sensibilité et ainsi collaborer harmonieusement ensemble. Grâce à cette «résonance des âmes», le Japon et la France pourraient ainsi trouver de nouvelles pistes pour continuer de travailler ensemble au XXIème siècle afin de relever les nouveaux défis auxquels la communauté internationale est confrontée.
A l’instar du choc esthétique provoqué il y a un siècle par la découverte des estampes japonaises, Japonismes 2018 témoignera de la vitalité de la création nippone contemporaine et de sa capacité renouvelée à surprendre. Étonner, réinventer sans cesse les traditions et donner à voir une nouvelle génération d’artistes, de designers, d’architectes ou de cinéastes, tel est l’ambition de Japonismes 2018. »
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Le programme des différentes expositions / conférences / rencontres est encore en cours d’élaboration mais vous pouvez dès maintenant admirer au musée Guimet une exposition exceptionnelle d’armures et d’attributs de daimyo (http://www.guimet.fr/event/daimyo-seigneurs-de-la-guerre-au-japon/). Le catalogue (39 €) est très complet, avec une nomenclature précise des différents éléments de ces ensembles.
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Mathias le 26 novembre 2017
Cours avec le ninja Sugiyama Kazuo (Iga ryu)
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Début septembre nous avons été contactés par Sugiyama Kazuo sensei qui avait remarqué notre Dojo depuis le Japon via le site internet.
Il se présentait ainsi :
« Je suis japonais, j’ai 75 ans, j’habite à Tsu, préfecture de Mie bien connue pour la pratique Ninja (Iga ryu). Je pratique l’ancien Aïki et les techniques Ninja depuis 40 ans. Ma vie est consacrée au Budo (Ndr : il est électricien à la retraite). Je suis très heureux que vous propagiez la culture et l’esprit japonais.
Si vous le permettez, puis-je venir pratiquer et échanger avec vous. J’aimerais pratiquer avec vous l’Aïki, le jo, le ken. Mon style Aïki est différent de l’Aïkikaï, c’est un mélange de techniques Aïki et Ninja.
Il y a 20 ans mon sensei et moi sommes allés en France chez Tamura Sensei et aux Etats unis chez Yamada sensei.
J’ai planifié un voyage en France en novembre mais si vous voulez je peux changer de mois. »
C’est ainsi que nous avons convenu avec lui de partager un temps de pratique le mercredi 22 novembre. Cette soirée était ouverte à tous, quel que soit le niveau. Chacun a donc pu profiter et découvrir cette pratique de budo du Ninjutsu traditionnel, pratique réalisée en tenue de ninja, pour le plus grand plaisir des pratiquants du dojo.
Nos trois jeunes aikidokas présents (Carl, Florian et Louis) ont pu « prendre la pose photo » en fin de cours au côté de cet authentique ninja japonais (qui a débuté le ninjutsu et l'aikido en 1963 !), situation somme toute assez rare dans la vie d’un budoka français.
Enfin, nous avons partagé un agréable buffet approvisionné par les participants avec comme consigne de rester dans le registre de la gastronomie française afin que notre invité puisse découvrir quelques spécialités de notre pays.
Chacun est reparti absolument enchanté par cette soirée autour du très sympathique, abordable et souriant Kazuo Sugiyama sensei.
Jean a de son côté assuré avec gentillesse l’accueil de Kazuo à son domicile et lui a fait découvrir quelques châteaux de la Loire le lendemain, achevant ainsi le cours séjour de notre ninja en Touraine.
Pour en savoir plus sur les Ninja voir l’excellent article spécialement rédigé par Thierry M. ci-dessous.
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Thierry M. le 31 octobre 2017
Le ninjutsu
Ninja... ce mot récent est apparu seulement à partir de 1950, alors que ces personnages sont depuis longtemps exploités dans le folklore japonais (théâtre No). Le «boom ninja » est à son apogée dans les années 1970/1980, dans des films de série B, intéressant même les producteurs américains. Pourtant, que ce soit dans son pays d'origine ou partout ailleurs dans le monde, le ninja est particulièrement méconnu. Il reste dans l'esprit populaire l'homme vêtu de noir (même le jour !), doué d’une force surhumaine et de pouvoirs extraordinaires, ainsi qu'un acrobate hors norme, un tueur impitoyable, un espion, un voleur... Quelle est la part de vérité historique dans tout cela ?
Au départ, le ninja était désigné sous le nom de kancho, seppo puis shinobi no mono, pour ne retenir que shinobi, autre transcription de ninja (nin : furtif / sha, ja : spécialiste). De toutes ces dénominations se dégage leur fonction principale : l'espionnage, avec tout ce que cela comporte : semer le chaos, assassiner, s'infiltrer et surtout s'exfiltrer… Œuvrant toujours dans l'ombre (nin), ils ont été présents dans tous les grands tournants de l'histoire du Japon.
Les samurais étaient les guerriers (bushi) officiels ; ils répondaient à un code strict et précis (le bushido), l'honneur et la dévotion à son maître étant au centre de ce code. Les shinobi, eux, faisaient parti de la caste basse de la société, considérés même comme « non humain » (inhin). Ils avaient leur propre code de conduite ou l'égo n'avait aucune place, ainsi leur fonction lors de missions pouvant les amener à subir des humiliations, choses totalement inadmissibles pour un bushi. Il fallait aussi pouvoir supporter physiquement et psychologiquement une vie dure et austère ; c'est pourquoi Endurance et Persévérance dans l'Effort sont leurs maîtres mots. Ainsi, dès la plus petite enfance, le shinobi était contraint à un entraînement éprouvant.
A aucun moment il ne leur serait venu à l'idée de « casser » l'image que l'on avait d'eux, auréolée de mystère, les fausses croyances contribuant à accroitre leur pouvoir. C’est pourtant en utilisant leur savoir des sciences concrètes de la nature que le shinobi entretenait ces pouvoirs mystiques dont on l’affublait. Nature hostile, les montagnes de la région de Mie, près de kyoto étaient donc un terrain de prédilection pour des entraînements d'une extrême rudesse. Deux clans Ninja se démarquent de tous les autres pourtant présents sur le sol nippon : le clan Iga et le clan Koga, que l'on a à tort opposé alors que l'on sait maintenant qu'ils échangeaient volontiers leurs tactiques de guérilla, gage de survie. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : survivre quoi qu'il en soit, différence fondamentale avec le samurai qui, lui, honorait la mort. Ces montagnes étaient peuplées aussi par les moines Yamabushi (celui qui « dort dans la montagne »), guerriers eux aussi mais adeptes également de la secte shingon aux techniques ascétiques rudes, parfaites pour renforcer le mental. C'est probablement de la que vient le Kuji non in, entrelaçage des doigts (mudra) associés aux mantras et sensés développer leur acuité, les protéger, les faire disparaître, etc...
Lorsqu'il effectuait une mission, le ninja (seul, mais aussi à plusieurs, en équipe) devait donc se rendre discrètement sur les lieux, œuvrer à la vue (et des autres sens) de tous en se fondant dans la population, mais surtout pouvoir en revenir. L'affrontement devait être exceptionnel, minimal ; on comprend mieux pourquoi leur taijitsu (combat au corps à corps) était basé surtout sur l'esquive, et se devait d’être expéditif, explosif. S'il était pris, un shinobi passait par des séances de tortures terribles avant de mourir, lui et sa famille.
Le ninjutsu n’est pas réduit à une technique de combat ; c'est plutôt un concept de stratégies pour arriver à ses fins. L'utilisation des espions est décrite dans le chapitre XIII de l'art de la guerre de Sun Tse (traité militaire chinois). Le shinobi recevait une formation complète d’arts martiaux traditionnels : ken jutsu, combat au bâton, l'art de monter à cheval, etc… De plus, il devait savoir utiliser des armes peu conventionnelles, souvent des outils usuels détournés. Ces armes étaient si nombreuses que leur simple description demanderait à elle seule la rédaction d’un véritable livre ! Le shinobi devait aussi maîtriser l'art du camouflage (ce qui inclus les déguisements et les tactiques de dissimulation quel que soit l'endroit), l'utilisation des poisons et des antidotes (sciences probablement acquises auprès des yamabushi), l'utilisation du feu et des explosifs (pour déclencher des incendies afin de mobiliser beaucoup de monde, détourner l'attention afin d’investir ou de détruire une place forte). Par ailleurs, une science plus méconnue, appelée genjutsu était un point crucial pour le ninja : la magie et l'illusion. Il possédait ainsi une très bonne connaissance de la psychologie afin de manipuler et de semer le trouble dans l'esprit adverse, parfois avec l'appui d'une pharmacopée comme adjuvant, les premiers mentalistes en somme...
Le ninjutsu était très pragmatique. Il n'y avait pas de recherche spirituelle au départ, même si la Nature et ses Kami étaient respectés. Seul l'objectif comptait, d'où l'attribution d'une morale parfois plus que douteuse... Quoi qu'il en soit, tant que le japon n'était pas unifié (mais même par la suite) les daimyo et shogun avaient besoin des services de ces hommes hors norme pour déstabiliser une armée adverse. Ces mêmes chefs de guerre qui les utilisaient les trouvèrent finalement tellement efficaces et redoutables (mercenaires, ils pouvaient peut-être se retourner contre ceux qui les employaient) qu'ils envisagèrent de les faire disparaître, non sans mal toutefois. Un comble : faire disparaître ce que l'on ne peut pas voir ! Pour autant, et c'est un vaste sujet, ils finirent par être massacrés pour la plupart, les survivants allant jusqu'à vendre leur service pour le vol et autre banditisme. Certains crimes leurs ont même été attribués, alors qu'il s'agissait en fait de personnes non initiées et peu scrupuleuses, se prétendant ninja.
Le dernier ninja (Koga-ryu) connu est le très controversé Fujita Saiko. Il fût consultant pour l'armée nipponne à l'unité 731 (unité japonaise « d’expérimentation médicale » ayant réalisée d’atroces expériences sur des prisonniers de guerre pendant la seconde guerre mondiale), avec pour rôle la réalisation de recherches sur les techniques martiales ancestrales (points vitaux -kyusho- formation d'espions, comme à l'école Nakano). Henri Plée l'a publié en France dans son ouvrage : l'art sublime et ultime des points vitaux.
Un autre Maître de l'Iga-ryu, Maître Jinichi Kawakami a fondé un musée sur le ninjutsu dans la province même de Mie, berceau du ninjutsu, et contribue activement à la réhabilitation de ces guerriers de l'ombre. Il est consultant à ce titre à l'université de Mie.
Que reste t-il du ninjutsu authentique ? Qui le sait ? Il resterait bien vivant, aux dires de certains (dont Fujita Saiko) dans les budo actuels, qui en ont intégré certains principes, c'est évident. C'est aussi le seul moyen de maintenir une partie de cet héritage pourtant immense mais tombé en désuétude ; rappelons que c'est un Jutsu, une technique, une méthode ancienne et non un Do, une voie.
Il existe actuellement deux manuels Ninja : le Shoninki et le Bansenshukai, à l'origine un manuel d'instruction, volontairement amputé des clés de compréhension profonde (okuden) qui ne seront transmises qu'oralement par un maître authentique.
Le Ninjutsu, comme le Budo se passent finalement de grandes paroles. Ils se vivent sur le moment et au contact de l'autre : profitons de la chance qui nous est donnée de côtoyer ces trop rares personnes qui enseignent selon la Tradition : « Ishin denshi ».
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Mathias le 15 septembre 2017
Je vous conseille vivement l’achat de l’excellente revue « 6 mois » (http://www.6mois.fr), revue bi-annuelle de photojournalisme, plus proche du beau livre que de la simple revue.
Le dernier "6 mois » qui vient de sortir, a comme titre de couverture « L’autre Japon ». On y trouve trois photoreportages de grande qualité :
- le premier est consacré aux épouses de Yakusa (« Dans la mafia japonaise, épouses, filles et maitresses sont vouées au silence. Chloée Jafé a su gagner leur confiance et infiltrer ce monde de l’ombre »),
- le second est consacré à la vieillesse au Japon, « le péril gris » (« le Japon vieillit et s’appauvrit. Le travail des séniors explose, la solitude aussi. Les robots répondront-ils à cette crise de société ? »)
- et enfin le dernier sujet est consacré à « Après Fukushima » (« C’est une région sacrifiée qu’a parcourue Jérémy Souteyrat. Pour les rescapés du tsunami et de la catastrophe nucléaire de 2011, le drame n’en finit pas »). On y trouve d’autres excellents reportages sur d’autres sujets nationaux et internationaux.
Cette revue, que je dévore depuis son premier numéro, est vendue en librairie (La boite à livre, rue nationale à Tours, à la FNAC ou encore à Cultura).
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Aïki Gasshuku 2017
29 avril - 1er mai à Dinard
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Compte rendu rédigé par Mathias
Photos saisies par Mathias
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Le gasshuku 2017 s’est tenu, comme pour la précédente édition, à Dinard. 15 pratiquants et Didier se sont donc retrouvés avec plaisir pour ces 3 jours de travail et de vie commune.
Les conditions offertes par le Campus d’Excellence Sportive de Bretagne restent remarquables, tant sur le plan de l’hébergement (avec des chambres refaites à neuf et disposant toutes d’une salle de bain) que de la restauration. Chacun disposait d’une chambre individuelle (en dehors de Florence et Arnaud), avec vue sur mer ou sur St Malo pour certains.
Coté repas, la qualité était au rendez-vous avec des plats simples, équilibrés et consistants.
Concernant les structures sportives, le dojo est vaste, rendant la pratique de l’aïkido, des armes, très confortable. Les tatami sont pour la plupart âgés, avec certains tapis très mous, contigus avec d’autres très durs. Les chutes devaient donc être parfaitement maitrisées.
Le prix facturé par le Campus d’Excellence Sportive de Bretagne reste très bas au regard de la prestation fournie.
Déroulé du WE :
29 avril :
Arrivée étalée sur l’après-midi de 11 des 15 pratiquants, et de Didier ; dîner commun au centre puis ballade en bord de mer.
30 avril :
1er cours 6h00-7h30 : Jikkyo jutsu, gymnastique japonaise créée au début du XXème siècle, pratiquée régulièrement par Tamura sensei qui l’enseignait ponctuellement.
En fin de séance, les bases de la méditation Zazen ont été enseignées par Hubert.
2ème cours de 09h15 à 11h30 : pratique du boken avec revue des différents suburi de base, afin de travailler les fondamentaux.
Arrivée en fin de matinée de Florence, Hélène, Matthieu et Arnaud.
Reprise des cours dans l’après midi, de 15h00 à 18h15, sur la plage grâce à une météo encore clémente. Travail du boken, avec notamment kimusubi no tachi puis travail de différents kumijo. Petite séance photo ensuite avec certains, sur fond de mer turquoise et de promeneurs intrigués.
Pour terminer, petite soirée décontractée à St Malo, où la plupart ont pu déguster un Kouign Amann tout en légèreté.
31 avril :
1er cours 6h00-7h30 : la matinée commence avec les 8 pièces de brocard (Ba Duan Jin), travail respiratoire / énergétique.
En fin de séance, retour sur les bases de la méditation Zazen et Kinhin par Hubert, puis courte application.
2ème cours de 09h15 à 11h30 : pratique du boken avec travail des différents suburi et application orientée sur la préparation du passage de dan.
Travail libre du iaido de 14h à 15h puis reprise des cours communs de 15h00 à 18h15, avec travail des différents suburi au jo et au boken puis travail du 6ème, 7ème, 8ème et 9ème kumijo.
Soirée tranquille ensuite à Dinard.
1er mai :
1er cours 6h00-7h30 : Jikkyo jutsu, puis méditation Zazen plus poussée.
2ème cours de 09h15 à 11h30 : pratique du boken et du jo, axée sur ce qui est attendu au passage de dan (Jo nage waza, jo dori, kumijo, kumitachi, tachidori).
Le dernier déjeuner est pris comme tous les autres en commun, concluant la fin de ce gasshuku.
Au total, ce second gasshuku a parfaitement répondu aux attentes de chacun, le gasshuku étant traditionnellement un stage où un groupe se retrouve autour d’une pratique intensive, dormant, mangeant, vivant ensemble 24h/24. Ce type de stage contribue à resserrer les liens du groupe, liens déjà forts entre tous les pratiquants de l’aïki-dojo de Monts, mais aussi au delà du club comme l’a montrée la participation de Marie-Pierre.
Ainsi que l’un des pratiquants l’a si justement dit, ce second gasshuku fut l’occasion de vivre "des moments d'échanges riches, conviviaux et intenses » autour d’une pratique très intensive de l’aïkido.
Le troisième gasshuku est d’ors et déjà attendu avec impatience.
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Réactions de quelques participants
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Hélène :
La magie de la pratique sur la plage avec en background les questions des enfants sur les "chevaliers ", Arnaud prêt à bondir sur le potentiel voleur de sac et Mathias qui trouve LA fille pour prendre une photo de groupe.
La sortie à Saint Malo, la découverte de Baptiste de cette ville de corsaires, les kouign Amann des gourmands et la tête de Nicolas qui va manger celui de sa fille le lendemain matin (ben quoi on m'a dit que ça ne se garderait pas!!), la serveuse tip-top du bar devant le coucher de soleil magnifique.
Enfin, et non des moindres, le sentiment de réconfort et de bienveillance quand je m'écroule... votre soutien et vos forces réunies qui me permettent de continuer et de surmonter ...
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Marie-Pierre :
J'observe tous les jours la cicatrice de la belle ampoule qui me reste au creux de la main, et bien loin de me rappeler la souffrance (des suburi), c'est au plaisir que je pense.
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Hubert :
Difficile de faire le tri parmi toutes ces belles images mais mon souvenir le plus marquant est de descendre ma respiration dans mon centre pour faire monter le boken ou prendre le centre d'aïte.
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Elodie :
Merci pour ce magnifique Gasshuku !
Souvenir : Je me lance, pleine de concentration, sur une coupe shomen, avec kiaï, s'il vous plait.
Et là, gros blanc, plus un bruit... Je vois Mathias se retourner vers moi avec une mine un peu affolée, et je sens Didier dans mon dos se retourner aussi...
J'ai un kiaï de souris à la voix aigue !
Au moins, ça anime au milieu de tant de concentration!
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Baptiste :
Une veille leçon apprise dans la vie est redécouverte lors du stage : la bonne humeur et l'envie d'apprendre feront toujours oublier les levés précoces et les contractures !!! Encore merci à tous.
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Arnaud :
As-tu remarqué une différence dans les pompes japonaises et les pompes françaises? Moi non et Hubert non plus, mais il nous a expliqué par un petit test qu'il n'y avait de différent que le libellé : pompes = pompes mais français différent japonais donc pompes françaises différentes pompes japonaises. Il fallait y penser!!!
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Pierre-Marie :
Difficile de choisir "le" moment tant le week-end a été riche et que le coucher de soleil un verre à la main est aussi facteur de cohésion du groupe que les exercices au dojo et sur la plage...
Pour ma part, je classe en premier de mes meilleurs moments "la gymnastique japonaise qui n'a rien à voir avec la gymnastique suédoise" (petit coup de canif ou tanto au passage) et surtout les 1000 suburis.
Peut-être que l'année prochaine on apprendra à compter jusqu'à 5 (en rapport avec les 4 premiers japonais scandés en rythme de nos séries de suburi).
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Mathias :
3 images, parmi tant d’autres :
Le silence fraternel, léger et grave à la fois, de notre « vestiaire de bord de tatami », à 6h00 du matin, en s’habillant pour notre premier cours.
Les discussions entre nous, le soir, les mains dans les poches, dans la pénombre des rues de Dinard.
Le vent de la plage dans nos hakama.
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Mathieu :
Moments d'Echanges Riches, Conviviaux et Intenses
Merci à vous membres du bureau, pour l'organisation sans faille de ce Gasshuku.
Merci à toi Hubert pour ton initiation toute en écoute à la méditation.
Merci à toi Mathias pour la couverture photo, notre Doisneau des instants Aïkido.
Merci à vous tous pour tous ces bons moments partagés sur et en dehors du tatami.
Merci à toi Didier de nous transmettre avec passion un Aïkido sans concession.
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Mathias le 10 avril 2017
Vous pouvez consulter également le site de l'Association pour avoir plus de renseignements :
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Arnaud le 12 mars 2017
Voici un texte un peu complexe par son langage qui aborde la notion des arts martiaux et ce qui est sous tendue par ceux-ci.
L'auteur en décortique les fondements et met en évidence les principes essentiels.
La notion d'intercorporéité dans les arts martiaux orientaux
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Florent le 11 novembre 2016
Pour ceux qui ont des difficultés pour nouer leur ceinture, voici la méthode pour obtenir un nœud plat correct.
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David le 6 octobre 2016
Je viens de voir quelque chose qui m'a fait chaud au cœur : dans le documentaire "dans l'ombre de Teddy Riner" à un moment il descend dans les sous sols de l'Elysée, dans le dojo d'entraînement de la garde rapprochée présidentielle .
Devinez ce qui est sur leur kamiza ... le portrait de O Sensei UESHIBA.
Comme quoi la reconnaissance de l'Aïkido est importante en France dans sa valeur martiale, ça fait plaisir.
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Jérome le 27 juin 2016
Pour les amateurs de BD, je signale la parution d’une biographie de O SENSEI :
http://www.bdnet.com/catalogue_detail_O-Sensei--9782355742606
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Pierre-Marie le 20 juin 2016
Après avoir longuement cherché comment faire partager mes impressions ressenties au Japon, j’ai choisi de publier quelques compositions accompagnées de photos « déclenchantes ».
Pour illustrer mes photos (visibles sur le « coin photos »), voici une autre approche de mes deux semaines au Japon : une approche plus poétique...
J’ai en effet profité du fait que je voyageais seul (sans ma femme ni mes enfants) pour écrire un haïku selon mes impressions du moment : en voici quelques-uns.
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"Cerisiers en fleurs
Loin de mon pays natal
Voyage au Japon"
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"Offrandes et encens
Prières et recueillement
Au pied de Bouddha"
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"Un grand torii rouge
Porte d’un temple shinto
Ferveur des fidèles"
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"Il fallait y croire
Vouloir le voir dans la brume
Mont Fuji caché"
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"Voir un héron blanc
Pêcher dans l’eau d’un jardin
Château d’Himeji"
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"Arbres ciselés
Carpes koï multicolores
Jardins japonais"
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"Petites bouchées
Pour les yeux et le palais
Bento à midi"
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"Comme des époux
Les deux rochers sont liés
Pour l’Éternité"
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"Poissons en tout genre
Légumes inconnus en France
Repas japonais"
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"6 août 45
Une pluie de feu s’abat
Sur Hiroshima"
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"Serpents ondulant
Entre les tours du pays
Autoroutes urbaines"
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" Les chemins de fer
Bourdonnement incessant
Ponctualité"
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"Au-delà des terres
Comme un oiseau migrateur
Retour au pays"
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Mathias le 3 juin 2016
J'ai découvert l'association Jipango par le biais de la Maison de la Culture du Japon. Elle organise tout un tas d'activités, de conférences, d'ateliers relatifs au Japon et relaie également beaucoup d'informations .
Il est possible de s'inscrire à leur lettre d'information pour être, notamment, informé du programme culturel.
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Florent le 7 décembre 2015
En faisant quelques recherches, je suis tombé sur cette vidéo qui je pense, est assez révélatrice de l’esprit et de l’ambiance de l’époque :
https://www.youtube.com/watch?v=OhNDRZNfbk8
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Je vous propose ici de donner vos conseils de lecture en nous parlant de 2 ou 3 ouvrages qui s'inscrivent dans cette thématique et qui vous semblent essentiels, passionnants, amusants, bref, que vous nous conseilleriez de glisser dans notre sac à dos.
J'ouvre donc cette petite "critique littéraire", avec l'embarras du choix.
j'ai sélectionné 3 livres, connus, très probablement déjà lus par certains :
- "La pierre et le sabre", suivi de "La parfaite lumière", de Eiji Yoshikawa.
Ces deux tomes relatent la vie du grand Miyamoto Musashi, de son adolescence agitée, à sa maturité d'escrimeur de légende, parcourant tel un ronin les routes du japon féodal. L'essence du roman est concentrée dans cette phrase, lumineuse, qui conclut la préface de Reischauer : « L'accent qu'il met sur la recherche de la maîtrise de soi et de la force intérieure personnelle grâce à une austère autodiscipline de type Zen constitue un trait majeur du caractère japonais. Il en va de même pour la suprématie de l'amour de la nature, et du sentiment d'intimité avec elle. La Pierre et le Sabre est plus qu'un grand roman d'aventures. »
Un roman accrocheur, passionnant, avec à la fois un vrai récit d'aventure, et un second degré plus profond, plus philosophique....
- "Zen et arts martiaux" de Taisen Deshimaru.
Petit livre d'entretiens avec T. Deshimaru, célèbre moine zen japonais venu s'installer en France dans les années 60 et ayant véritablement contribué à l'essor du bouddhisme zen en France et en Europe. Il a également fondé le plus grand centre zen d'Europe , le temple de la Gendronnière (association Zen International), situé près de Blois. Ce livre, facile à lire, met en parallèle la pratique des arts martiaux et la pratique du zen. T. Deshimaru était un moine zen, mais connaissait à l'évidence très bien les arts martiaux. Il était d'ailleurs proche de maitre Tamura.
- "Le livre du ki" de Koichi Tohei.
Maître d'aïkido, 10ème dan , ushi-deshi de O' Sensei. Un livre qui parle de "l'unification du corps et de l'esprit", à travers l'aïkido mais surtout au quotidien. Ce livre parlera particulièrement à ceux d'entre nous qui étaient présents à Dinard, mais pas seulement.
Bonne lecture !
Cette liste sera complétée au fil de l'eau dès réception des informations.
Pour ce faire chacun peut partager en présentant succinctement des ouvrages en adressant un email : contact@aikikai-tours.com
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Aïki Gasshuku 8-9-10 mai 2015
Le mochi se mérite !
Dimanche 28 décembre, par un temps radieux, et dans une ambiance chaleureuse, à peine dérangée par un froid piquant, quelques uns d'entre nous, certains accompagnés de leur famille, se sont retrouvés au fin fond de la campagne pour une activité découverte : la fabrication du kagami mochi.
Tout commence par la découverte des lieux, enfin pour ceux qui ont pu repérer leur chemin (tout se mérite). Si le froid pinçait fort, la chaleur de l'accueil de toute la famille d'Akiko, de Takayoshi et de leurs deux fils l'a vite fait oublier. Nous fumes rejoints par d'autres familles, enfants compris en grande tenue traditionnelle de cuisinières.
L'atelier se répartit en deux temps. Selon la tradition japonaise certains allaient se destiner à la réalisation manuelle des mochis, pour quelques autres guidés par Takayoshi en pleine forme, ce fut plus physique.
Cela se passe dehors. On prépare d'abord le matériel avec soin : un usu (en principe en bois, ici une jatte en pierre dure que l'on lave avec soin), posée sur un support en bois, à côté un tabouret sur lequel sont placés des récipients destinés à recevoir de l'eau chaude fréquemment renouvelée. Le mochigome (riz gluant préalablement cuit dans un récipient en bambou par Akiko et takayoshi) est déposé dans l'usu. Pour le premier façonnage une démonstration fut effectuée par Akiko munie d'une cuillère de bois et proche d'un récipient d'eau chaude, et son mari tenant un kine ( gros maillet en bois spécifique). Nous comprimes vite que la tache allait être rude, pour celui qui frappe, comme pour celui qui retourne régulièrement la pâte avec la cuillère tout en surveillant la transformation du riz, l'état de l'extrémité du maillet qui ne doit jamais être couvert d'amidon, et bien entendu sa tête au cas où le frappeur serait maladroit !
Il s'agit ici de transformation culinaire, mais aussi alchimique et symbolique. Le riz doit être d'abord malaxé par des mouvements rotatifs doux du kine jusqu'à obtenir une large galette homogène. Ensuite le travail consiste à frapper la pâte de façon régulière, énergique mais pas trop violente, pour obtenir une pâte crémeuse et onctueuse. Comme tous s'en doutent cette étape est appelé tsuki. Celui qui a l'eau et la cuillère doit retourner la pâte entre les coups, indiquer où frapper, surveiller la transformation de la pâte, humecter celle-ci, veiller à ce que le maillet ne soit pas encombré de grains de riz et d'amidon ... La cadence et le rythme sont importants : si la pâte refroidit, elle est perdue. Ai-je besoin de préciser : on ne frappe ni l'usu, ni son partenaire !
Ceux d'entre nous qui s'y sont essayés ont pu constater leur état de forme, la difficulté à tenir le rythme, celle à concilier à la fois la précision et le dosage de l'énergie, et la veille sur la sécurité. Cela se complique lorsque l'on frappe à deux à tour de rôle. D'autant que lorsque la première tournée est finie et une fois lavé l'usu, on recommence, et ce jusqu'à ce que tout le riz précuit ait été malaxé. Les encouragements de Takayoshi (on sentait quand même une pointe de déception face à notre faible capacité) furent permanents et énergiques.
Vient ensuite la réalisation des mochi eux mêmes : il faut attraper le tour de main pour faire naître cette petite boule, formée entre le pouce et l'index à partir du pâton, lui même formé à partir du gros bloc qui vient d'être pétri par la frappe. Il est évidemment possible de réaliser des mochi de plus grande taille en utilisant un gabarit en papier qui définit la circonférence voulue. Nous aurons l'occasion de vérifier cela au Dojo d'ici peu.
La dernière phase est la récompense de tous les efforts : au chaud, avec un excellent thé, la dégustation après cuisson sur un poêle à bois. Deux versions furent expérimentées : le mochi trempé dans de la sauce soja, enroulé dans une petite feuille d'algue, ou celle où il est roulé dans de la poudre de soja grillée et sucrée.
Dans notre monde occidental de forte individualisation, c'est une activité de partage, familiale et amicale qui a bien des mérites ; sans compter ce qu'elle recouvre de plus profond.
Patrick le 13 octobre 2014
Le courrier envoyé par notre fédération concernant les grades Aïkikaï amène réflexion. De plus Didier propose en libre circulation des magazines dont la lecture, ou même la simple observation, conduit aussi à se poser quelques questions qui rejoignent la réflexion évoquée ci-dessus. Dès que possible ces magazines seront disponibles en un lot remisé dans une chemise cartonnée, accompagnée de la note ci-dessous et d'une feuille de prêt. Il va de soit que tout apport à ces remémorations et interrogations est le bienvenu.
Magazines en libre lecture
Aïki-News nos 60, 66-67 (version française), 73, 74, 77, 78 et 79.
Observations - remarques - consignes
Ces ouvrages ont tout le précieux intérêt des témoignages anciens sur l'Aïkido, son fondateur et le premier rang des transmetteurs (il en reste peu en vie de nos jours). Ils datent du milieu des années 1980, soit très peu de temps après la création de notre fédération. Sur ces points d'histoire (la pratique auprès d'O'Senseï vers 1953-1964 et sur les origines de la FFAB), je vous recommande particulièrement le témoignage de Tamura Senseï dans les nos 66 et 67 !
Il nous rappelle nos racines, d'où vient notre art, comment il s'est mis en place, qui étaient ceux qui nous l'ont transmis, ceux à qui nous devons. Mais aussi ce qui nous lie via les maîtres qui nous forment et ceux qui leur ont enseigné ; et au-delà du temps et de l'espace ce qui nous attache à la Maison mère : l'Aïkikaï. Bref une bonne part de nos identités. A méditer pour ceux qui sont sensibles à ces aspects, pour les autres un coup d'œil ? Il ne sera pas interdit d'en discuter de temps en temps.
Permettez-moi juste de remémorer quelques bases propres à la réflexion. L'Aïkido est un des arts martiaux qui fonctionne encore sur le système traditionnel appelé iemoto 家元, qu'on peut traduire par « l'origine ou la fondation de la maison, de la famille ». Il partage ce point avec les grands arts que sont le chado (art du thé), l'ikebana (art floral), le No (art théâtral, opéra traditionnel), ou même le Go (jeu stratégique), et dans plusieurs écoles de musique traditionnelle. La transmission se fait selon un système familial de père en fils, ou parfois par adoption (cela s'élargit aux filles de nos jours). Du coup le terme iemoto concerne aussi le transmetteur : celui qui est dépositaire et gardien du sens de la voie : le doshu. Seul le iemoto, à l'origine, pouvait accorder des attestations de compétence à transmettre son art : le menkyo (O'Senseï en a reçu quelques uns). Dans ce dernier terme on retrouve le terme men : tête, esprit. Bien souvent il y avait plusieurs aspects nommés omote ou ura, plus ou moins visibles, plus ou moins secrets ...
Contrairement à ce qu'a pu en dire la critique occidentale, il ne s'agit en rien d'un système figé, dictatorial et paternaliste, coûteux. Il existe d'ailleurs de nombreuses écoles rattachées à la Maison mère. Même un enfant éloigné de sa famille reste lié à elle. Tamura Senseï est resté fidèle à l'Aïkikaï jusqu'au bout.
Leur âge rend ces ouvrages aussi fragiles. Il va de soi que la liasse doit rester unie, ne pas retirer ni les séparer. Vous pouvez vous les passer les uns aux autres. S'il n'y a pas d'amateur, le mieux est qu'ils me soient remis.
Du 30 mai au 1er Juin avait lieu à Fréjus une exposition internationale de suiseki, intitulée « Suiseki et haïku ». Chaque suiseki devait être accompagné d’un haiku, si possible composé par le propriétaire de la pierre et bien entendu en lien avec elle.
Marc et moi y étions, entourés de passionnés et d’experts d’Italie, d’Angleterre, d’Espagne et bien entendu de France.
Une belle exposition, 75 pierres et haïku, un très bon niveau .
Voici quelques pierres, dont certaines ont été primées.
Une très belle pierre montagne (Yamagata ishi), provenant du Japon.
Une très belle pierre, provenant de Californie, pour laquelle Marc a eu un coup de foudre.
Seul problème, et de taille à nos yeux : il s’agit d’une pierre coupée à sa base, ce qui ne devrait pas être le cas si l’on respecte l’esprit traditionnel.
Une très belle pierre montagne, typiquement japonaise de part sa texture volcanique. Elle est présentée en suiban et pas dans un daiza de bois sculpté. La présentation en suiban a toujours été la règle au Japon jusqu’au siècle dernier. Les pierres étaient posées sur un lit de sable mais aussi parfois dans de l’eau, voir seule sur un plateau
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Concernant cette pierre, le sable et le suiban étaient trop clairs, contrastant trop avec le noir de la pierre.
Une belle présentation, avec de bas en haut, une pierre abri, yadori ishi, d’une rare qualité, puis au dessus (et plus éloigné dans ce qu’elle représente), une magnifique pierre cascade, taki ishi, et enfin, en haut, une pierre montagne, yamagata ishi (la plus lointaine).
Un collègue m’a faire parvenir le lien ci-dessous qui pourrait intéresser plusieurs d’entre nous.
Ni lui, ni moi n’y sommes encore allés : donc pas d’avis personnel (juste pour partager l’info)
www.mcjp.fr/francais/expositions/kanazawa-aux-sources-d-une-culture-765/kanazawa-aux-sources-d-une-culture
Du 27 avril au premier mai 2012 Keiko Mori et "La forêt des Arts" organisent à La Mulonnière (Saint Antoine du Rocher chez Dominique Beauchesne), là où deux années de suite a eu lieu XXART, un événement culturel autour du Japon, intitulé "YAMATO Le Japon en Touraine". Seront présents des artistes japonais de grande qualité : la céramiste HAGUIKO, la calligraphe TEN-YOU, les peintres TAKESHI INABA et SETSUKO UNO. TEN-YOU et SETSUKO UNO feront des démonstration dans leurs arts respectifs. Des artistes français présenteront également leur travail lié au Japon, le peintre Dominique SAVIGNARD et les photographes Alain BOUILLOT et Pierre FUENTES. Ce dernier présentera ses dernières photos sur le Japon, photos prises dans la zone volcanique d'Owakudani et traitées pour la plupart sur le mode de gravures. Le plasticien Michel DAVO fera une conférence sur le bambou dont il est spécialiste. Les arts martiaux seront présents ainsi que l'origami, l'ikebana et les bonsaï. N'oublions pas les manga avec la participation de BUREAU 21 remarquable promoteur d'artistes travaillant dans ce genre ainsi que de la médiathèque de Tours Nord. Nous aurons également le plaisir de recevoir des COSPLAY dont le défilé sera accompagné d'une performance de TEN-YOU. Les tambours japonais seront bien sûr présents ainsi qu'une joueuse de KOTO. Des films japonais seront également diffusés. Le programme n'est pas clos et nous pensons avoir d'autres activités. L'ouverture de cet événement aura lieu le 27 avril à 18h. Vous pourrez, le samedi et le dimanche vous restaurer sur place avec bien sûr des plats japonais.
Voilà, vous pourrez donc entre les deux tours d'élections prendre une grande bouffée d'air printanière... à la Mulonnière...!!! Qu'on se le dise...
Une nouvelle contribution pour notre cercle : le film "Printemps, été, automne, hivers.... et printemps" du coréren Kim Ki-duck.
Ce film, qualifié dans de nombreuses critiques de "chef d'oeuvre du cinéma coréen" relate l'histoire d'un vieux moine qui partage sa solitude avec un enfant. Le temple dans lequel ils vivent est au milieu d’un lac entouré de montagnes. Le rythme des saisons accompagne les cycles de vie du jeune disciple. Au printemps arrive la perte de l’innocence. Il connaît en été la passion qui consume l’esprit et les sens. En automne, il découvre la jalousie et les pulsions destructrices qu’elle déclenche. L’hiver est la saison de la rédemption et de l’expérience. Et, quand le printemps est de retour, le disciple est devenu un maître à son tour.
C'est un des rares films que je qualifierais de "sublime", d'autant plus appréciable avec une sensibilité asiatique proche du bouddhisme. A déguster au calme, sans être dérangé, avec une petite tasse de thé....
Ce film a reçu de nombreuses récompenses.
Si certains sont intéressés, faites le moi savoir.
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Kagami biraki :
- mercredi 15 janvier
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Vacances de Noël :
- dernier cours samedi 21 décembre
- reprise mercredi 8 janvier
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Gasshuku Dinard 2025
Date : 8 au 11 mai
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Gasshuku Dinard 2024
Date : 17 au 20 mai
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Article NR du 11 décembre 2022
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Gasshuku Dinard 2022
Date : 3 juin au 6 juin
Gasshuku Dinard 2019
Date : 30 mai au 2 juin
Gasshuku Dinard 2018
Date : 18 au 21 mai.
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Parce qu'il faut savoir d'où l'on vient ....
Vous trouverez sous l'onglet Téléchargements/Divers la plaquette du 30ème anniversaire de la FFAB.
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Quelques photos du séjour au Japon de Eric, Marc et Mathias sont en ligne
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Sculpture d'un buste de Tamura Sensei par Fulbert.
Vous pourrez suivre l'évolution de sa réalisation sur son Blog
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Entraînement spécial, par groupes de niveaux, où chacun pourra travailler ses besoins particuliers du moment.
Les samedis de 15h00 à 18h00 :
- 19/10/2024
- 16/11/2024 Iaido de 13h45 à 15h00
- 14/12/2024 Iaido de 13h45 à 15h00
- 18/01/2025
- 01/02/2025
- 08/03/2025
- 05/04/2025
- 03/05/2025
- 24/05/2025
Dojo du gymnase des Hautes Varennes, en lieu et place des cours du matin.
Il n'y aura donc pas cours au Dojo habituel de Bois Foucher ces samedis-là.
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IAIDO
Avant les Tokubetsu geiko, (lorsque mentionné) de 13h45 à 15h00, cours de Iaïdo pour les volontaires
Dates ponctuelles au Dojo de Bois Foucher de 10h30 à 11h30
(Ce tableau sera complété au fil de l'eau)
- 07/12/24
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et bien sûr lors du Gasshuku des 8, 9, 10 et 11, mai 2025 à Dinard
CSDGE 17 septembre
- Hubert 5ème Dan
Félicitations à eux pour leur investissement dans la pratique